La répression du mouvement de contestation en Syrie a fait depuis le 15 mars au moins 850 morts selon des ONG et l'ONU, et entraîné plus de 8 000 arrestations. La France poursuit sa mobilisation avec ses partenaires à l'Union européenne et aux Nations unies pour dénoncer cette répression et mettre les autorités syriennes face à leurs responsabilités. La France estime que la répression contre la population civile s'aggrave et appelle les dirigeants syriens pour le maintien de la stabilité dans le pays et la région, a déclaré avant-hier le ministère français des Affaires étrangères. "La répression s'aggrave en Syrie tandis que s'accumulent les informations sur l'existence de fosses communes et les témoignages de torture", a déclaré le porte-parole du ministère, Bernard Valero, lors d'un point-presse. "La répression et les arrestations arbitraires doivent cesser. L'armée doit retourner dans les casernes, les détenus d'opinion doivent être libérés, un réel dialogue politique et des réformes véritables répondant aux aspirations légitimes du peuple syrien doivent s'ouvrir. Ces mesures sont indispensables au maintien de la stabilité en Syrie et dans la région", a-t-il ajouté. A l'Organisation des Nations unies, Paris cherche à faire adopter un texte condamnant la Syrie. L'Union européenne a déjà imposé des sanctions (gel des avoirs, interdiction de visas d'entrée) à 13 responsables syriens ainsi qu'un embargo sur les armes susceptibles d'être utilisées à des fins répressives. Les 27 travaillent à élargir ces sanctions au président Bachar al-Assad. "Il est grand temps que le régime syrien et ses dirigeants entendent enfin les appels de la communauté internationale", a ajouté Bernard Valero. Obama lance un appel à Assad Le président américain, Barack Obama, a appelé avant-hier le président syrien, Bachar al-Assad, à diriger la transition ou à se retirer du pouvoir. "Le peuple syrien a montré son courage en exigeant une transition vers la démocratie", a déclaré le président américain dans un discours sur les révoltes arabes. M. Obama a également exigé la fin des violences contre les manifestants, la libération des prisonniers politiques, et l'accès des groupes de défense des droits de l'Homme dans des villes comme Deraa, où plusieurs centaines de personnes ont été tuées selon des militants. Les Etats-Unis ont décidé alors d'imposer pour la première fois des sanctions à M. Assad en personne, ainsi qu'à deux chefs des Gardiens de la Révolution, force d'élite du régime iranien, pour leur rôle présumé dans la répression en Syrie. Le pays a rejeté ces sanctions estimant qu'elles n'influeraient pas sur les décisions du régime. Sur le terrain, les forces de sécurité et l'armée continuaient d'intervenir dans plusieurs foyers de la contestation contre le régime, dont Homs (centre), Banias (nord-ouest), Deraa. A Tall Kalakh (ouest), où huit civils ont été tués mercredi dernier. selon un témoin, les troupes syriennes ont entamé leur retrait après six jours de siège, pour se déployer dans un village voisin.