Photo : Lylia.M Nos hôpitaux sont des nids de micro-organismes très dangereux. Ainsi, 60% des germes hautement pathogènes, voire mortels, évoluent en milieu hospitalier, a affirmé jeudi Hayet Adjmi, professeur en parasitologie et mycologie à l'hôpital centrale de l'armée HCA, lors des 4e journée d'hygiène hospitalière et de lutte contre les infections nosocomiales tenue au Palais de la culture Moufdi-Zakaria. Principal mis en cause, l'aspergillose. «Contrairement aux bactéries qui sont diagnostiquées et connues du personnel médical, il n'existe aucune donnée algérienne sur ce champignon (aspergillose) du fait de l'absence de diagnostic», a indiqué le Pr Wahiba Amhis, chef de service du laboratoire de microbiologie. Et pour cause, «les mycoses qui font l'objet d'études et de travaux de recherche de par le monde sont totalement ignorées chez nous. C'est le black out», indique le Pr. Adjmi. «On donne des budgets importants pour lutter contre les infections dues aux bactéries et aux microbes, en général, mais le traitement de mycoses n'est pas encore pris en charge par les pouvoirs publics», observe-t-elle. Pourtant, cette infection nosocomiale touche les malades opérés, les cancéreux, les patients en réanimation ou en hématologie alors que les médicaments sont disponibles. «Les médecins ne veulent pas prendre en compte cette infection qui présente les mêmes signes cliniques que certaines pathologies telles que la fièvre, les douleurs thoraciques et la toux», précise-t-elle. A cet effet, cette spécialiste a exhorté les décideurs à assurer une meilleure prise en charge des affections parasitaires dont la prévalence en Algérie est de 60% alors qu'en Europe elle de 44%. «Il faut introduire les antifongiques», a-t-elle souligné. Car il faut tenir compte de cette pathologie avant qu'il n'y ait une résistance aux antibiotiques.