La lutte contre les infections nosocomiales constitue une des tâches les plus ardues à mener au sein des établissements de santé. Ces infections ont atteint, en 2005, au niveau national, 15% bien que des efforts aient été déployés pour une maîtrise de la situation. Le Pr Soukhel, chef de service au CHU de Béni Messous, est formel. Ces infections sont entre 50 à 60% dues au manque d'hygiène, particulièrement des mains. « L'hygiène des mains est l'un des principaux axes du programme national de prévention contre les infections nosocomiales et une étape majeure dans tout programme national de prévention », a déclaré le Pr Soukhel lors de la journée d'étude sur l'hygiène hospitalière organisée par Initiative, en marge du 2e Salon sur la propreté, l'hygiène publique et en milieu hospitalier, qui se tient au Palais des expositions. Ces infections se caractérisent par des bactéries multirésistantes. « Elles résistent même aux antibiotiques », a-t-il ajouté. Pour lui, l'hygiène des mains en milieu hospitalier nécessite une formation spéciale. Ce qui exige, selon lui, l'introduction d'une formation au niveau des facultés de médecine sur l'hygiène hospitalière. L'hygiène en milieu hospitalier repose, selon lui, sur trois techniques, à commencer par le lavage courant des mains, passant par l'utilisation du savon liquide, le brossage des ongles et la vraie stérilisation des matériels lors des interventions chirurgicales. « Les gants ne peuvent en rien suppléer les manquements d'hygiène des mains », a-t-il dit. Dans ce cadre, il est recommandé de couper les ongles, de ne pas porter de vernis à ongles ni de bijoux ou de montre. Quant au respect de cette observance pour l'hygiène des mains en milieu hospitalier, le professeur Soukhel a précisé qu'elle ne dépasse pas les 20% en Algérie alors qu'elle est de 50% en France. Le Pr Soukhel n'a pas manqué de signaler les complications que peuvent provoquer ces infections nosocomiales. Elles risquent, d'après lui, de prolonger le séjour du malade à l'hôpital et de voir son état de santé se compliquer. Le sous-directeur à la direction de la prévention au ministère de la Santé, le Dr Tirfani a présenté un exposé sur le programme national de prévention contre les infections nosocomiales en milieu hospitalier qui s'étalera jusqu'en 2009. Outre le traitement des déchets médicaux, ce programme a pour objectif de réduire de 15% les risques d'infections nosocomiales dans les hôpitaux.