Photo : Fouad S. L'ex-ministre du Commerce, candidat aux élections présidentielles de 1995, et l'un des fondateur du PRA, en l'occurrence M. Noureddine Boukrouh a été, hier, l'invité de M. Abdelkader Bensalah, président du Conseil de la nation dans le cadre des consultations politiques initiée par le président de la République. Il fera savoir aux journalistes au bout d'une heure de conversations qu'il avait soumis des propositions, sur de nombreux sujets dont la révision constitutionnelle, thème phare des pourparlers. Partant du constat que l'Algérie a accusé un énorme retard en termes de consécration de la démocratie, Boukrouh se dit favorable à ce mécanisme de consultations, mais met en garde sur «la crédibilité de ses résultats». L'important, pour lui, c'est de savoir pourquoi on procède à des réformes et à quoi aspire l'Algérie. En somme, la Constitution est la porte de la stabilité d'un Etat. Raison pour laquelle, il faut concevoir cette loi mère sur de bonnes bases, qui soient à la hauteur de la nation. Boukrouh ne mâche pas ses mots en disant qu'il est temps de dépasser «l'errance constitutionnelle», et choisir enfin, entre la politique dirigiste ou libérale. Il fera savoir que lors des débats avec les membres de l'instance de consultations, il a proposé d'introduire le principe d'intangibilité de certaines dispositions constitutionnelles, à l'exemple de la nature du régime et les libertés individuelles et collectives. D'après Boukrouh, les problèmes commencent dès que les articles constitutionnels sont violés. «Le Président doit avoir de larges attributions, à condition que celles-ci n'éteignent pas le reste de la vie politique et qui ne font pas ombrage à l'instance législative. La Constitution ne doit pas être mise sous la protection d'un individu. Les personnes changent et disparaissent. C'est la conscience de tout un peuple qui doit être la garante de la Constitution» indique-il, avant d'appeler à la limitation du mandat présidentiel à deux seulement comme en 1996.