Photo : Fouad S. Désigné le mois dernier par le président de la République pour conduire le processus des réformes politiques, M. Abdelkader Bensalah va entamer des rencontres avec les personnalités politiques à partir du 21 mai. Le Président de la chambre haute du Parlement aura à recueillir les propositions de toutes les formations politiques et des personnalités en prévision, notamment de la révision de la Constitution. Celle-ci interviendra, rappelons le, après la tenue des prochaines élections législatives prévues au printemps 2012. L'invitation adressée hier aux organes de presse d'accréditer des journalistes est un signe sur l'imminence de ces rencontres. La fébrilité n'est pas pour autant visible chez les fonctionnaires du Conseil de la nation. «Ce qui est sûr, nous confie-t-on, est que les rencontres se tiendront loin du Palais Zirout Youcef et le président aura à sa disposition une administration et des employés détachés de la présidence». «C'est une mission pour le compte de la Présidence et M. Bensalah qui est responsable du RND doit être au-dessus de cette qualité». Contacté, le président d'une commission du Conseil de la nation nous dira que «le travail devrait commencer la semaine prochaine». En fin de semaine, les partis seront saisis officiellement. Dans un premier temps, ce sont les partis qui vont défiler. Selon Belayat du FLN, les partis de l'alliance ont eu un premier contact. Certains à l'image du FLN se préparent intra-muros à élaborer des propositions. A l'image du FLN qui a, depuis le 27 avril dernier, installé cinq groupes de travail qui ont rendu leurs conclusions. Composés de cadres du parti, de professeurs, de spécialistes en droit constitutionnel et de députés des deux chambres parlementaires, ces commissions ont planché, pour élaborer une démarche sur la révision de la Constitution, la loi électorale, celle sur les partis politiques et les associations. Les partis céderont ensuite la place à des hommes comme Chadli, Ali Kafi, Ahmed Ben Bella, et des universitaires comme Walid Laggoun, Said Bouchair reconnus comme étant les meilleurs spécialistes de droit constitutionnel dans notre pays. Les organisations nationales comme celles de l'ONM, l'UGTA prendront une part active au débat. Le CNES qui organise des rencontres de la société civile permettra d'élargir ce panel. Avec un souci affirmé de larges consultations, des personnalités comme Mehri, Mouloud Hamrouche, Ghozali et Abdellah Djaballah seront également sollicités. Les partis de l'alliance se disent prêts à contribuer aux travaux de la commission, à formuler et défendre des propositions pour aboutir à un projet de révision de la loi fondamentale qui sera soumis au président de la République. Celui-ci aura à le proposer au parlement qui sortira des urnes, voire à un référendum populaire en cas ou «les changements s'avèrent profonds». Le RCD et le FFS se disent d'ores et déjà non concernés par la série de consultations.