Lamia Shakkour accuse France 24 dans une interview filmée à BFM TV de «désinformation et de falsification» qui ont «commencé en mars 2011 contre la Syrie». Faut-il être pessimiste quant à l'avenir de la Syrie ? Israël y prévoit une guerre civile d'ici septembre prochain. Bachar Al Assad doit réformer «bien qu'il soit peut-être déjà trop tard» ou partir, estiment la Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne, le Portugal et les Etats-Unis. Pour mettre hors état de nuire le président syrien, ces pays ont déposé hier, un projet de résolution au Conseil de sécurité pour exiger la fin immédiate des violences et une coopération de la Syrie avec une enquête de l'Onu sur les droits de l'homme. Parallèlement à cette menace - même si un veto russe ou chinois est possible - ces pays veulent épingler Damas à Genève. Washington plaide depuis l'ouverture de la réunion du conseil de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) pour une autre saisine du Conseil de sécurité. Dans un récent rapport, l'AIEA a déclaré que le site dans le désert d'Al Kibar, détruit par l'aviation israélienne en septembre 2007, était très probablement un réacteur nucléaire, ce que Damas a toujours réfuté. Outre ces deux «textes», les Occidentaux actionnent une arme de destruction massive : la désinformation et la manipulation. Après les pans entiers de l'armée qui n'exécutent plus les ordres venus de Damas, le monde a appris hier par la très officielle France 24 la démission en direct de Lamia Shakkour, l'ambassadrice de Syrie à Paris, pour ne pas cautionner «le cycle de violences» dans son pays, dit-elle avant d'inviter le président Al Assad «convoquer les leaders de l'opposition pour former un nouveau gouvernement». Une démission que la très officielle agence Reuters a confirmée. Elle aurait reçu de l'ambassade un mail qui confirme «les informations que vous avez pu voir en direct sur France 24». Mais cette « démission » n'a pas fait long feu. Al Arabya, Al Jazeera et les médias d'Etats syriens la démentent une heure après. Lamia Shakkour accuse France 24 dans une interview filmée à BFM TV de «désinformation et de falsification» qui ont «commencé en mars 2011 contre la Syrie». Elle assure qu'elle portera plainte contre France 24 qui n'exclut «ni la manipulation ni la provocation». «Si tel était le cas, nous poursuivrons en justice toutes les personnes, officines, ou services officiels qui en seraient à l'origine», prévient Renée Kaplan, la directrice adjointe de la rédaction qui prétend que son entretien est véridique.