«Hamas n'accepterait Fayyad ni comme chef de gouvernement ni comme ministre», ajoutant qu'«il y a des lignes rouges que nous ne pouvons franchir». Les dirigeants du Fatah et du Hamas annoncent d'ores et déjà la couleur, à la veille de la réunion prévue demain au Caire. La désignation par le Fatah de Salam Fayyad comme candidat au poste de Premier ministre du gouvernement de transition risque d'entraver l'accord de réconciliation entre les deux factions. «Hamas a déjà informé le Fatah au cours de leur dernière réunion (le 16 mai au Caire) qu'il rejette le choix de Salam Fayyad pour diriger le nouveau gouvernement», a déclaré le porte-parole du mouvement, Sami Abou Zouhri. «La désignation de Salam Fayyad par le comité central du Fatah n'est qu'une nomination du Fatah et tout chef de gouvernement doit être choisi par consensus et non par l'une des deux parties», a-t-il encore souligné. Dans un communiqué, un dirigeant du Hamas à Gaza, Salah Bardawil, a précisé que le mouvement «n'accepterait Fayyad ni comme chef de gouvernement ni comme ministre», ajoutant qu'«il y a des lignes rouges que nous ne pouvons franchir». Le Comité central a, toutefois, approuvé la vision de former un gouvernement d'unité conformément à l'accord de réconciliation signé avec le Hamas en avril dernier. De par cette décision, Mahmoud Abbas tente de satisfaire d'une part, le parti de Khaled Mechaal, étant favorable à la formation d'un gouvernement d'union et protéger le processus de paix avec Israël en plaçant Fayyad comme candidat au poste de Premier ministre. Le choix de M. Fayyad rassurerait, ainsi, la communauté internationale sur l'orientation du gouvernement d'indépendants, bien que le mandat de celui-ci se résume essentiellement à organiser des élections d'ici à mai 2012. M. Abbas entend également préserver son territoire d'une éventuelle révolte populaire, en écartant Mohammad Dahlane, l'ex-chef de la Sécurité préventive à Ghaza. Visé par une enquête interne pour corruption et meurtre, le Comité central a décidé de l'exclure sur «sur la base du rapport remis par une commission d'enquête interne du Fatah» voté par treize voix pour, six abstentions et aucune contre». Autre largesse de Abbas : autorisation de la la commission d'enquête à étendre ses investigations aux personnalités liées à M. Dahlane.