Les tensions entre Fatah et Hamas s'exacerbent dangereusement à l'approche des élections présidentielle et législatives. Fatah qui avoue que les espoirs qu'il a placés dans la nouvelle administration Obama s'évaporent l'un derrière l'autre, - dernier en date la machine arrière sur la colonisation-, et que sa demande de report de l'examen du rapport Goldstone devant la Commission des droits de l'Homme a été une « erreur », relance la machine de la réconciliation avec Hamas, son frère ennemi. Il accepte de signer aujourd'hui au Caire, comme prévu, l'accord de réconciliation inter palestinienne, sans la présence préalable du Hamas. «Nous, au Fatah, nous acceptons le document égyptien et nous le signerons. Nous attendons que le Hamas l'accepte», déclare Azzam al Ahmed, son porte-parole. Selon les médiateurs égyptiens, l'accord qui sera soumis aux autres factions palestiniennes, le 20 octobre prochain, prévoit l'organisation d'élections législatives et présidentielle palestiniennes, le 25 juin 2010, au lieu du 25 janvier prochain, comme le stipule la loi fondamentale palestinienne. Si Hamas ne le signe pas, les élections se tiendront le 25 janvier simultanément dans la bande de Gaza et la Cisjordanie, prévient Fatah, qui, pour reconquérir son électorat et Ghaza transformé selon Abbas en un « califat islamiste sombre», hausse le ton. Pas de négociations avec Israël avant le gel total de la construction dans les implantations, y compris à Qods Est, demande à l'Onu de condamner Israël pour l'offensive de Gaza, et les émeutes de l'Esplanade d'El Aqsa et menace de renvoyer Mahmoud Abbas qui jette de l'huile sur le feu. Hamas qui a donné son accord de principe à une réconciliation avec Fatah - « nous avons surmonté tous les désaccords» déclarait le 28 septembre dernier Khaled Mechaal, son chef politique en exil- revoit sa position. Le parti islamique qui a déjà refusé deux propositions égyptiennes (formation d'un gouvernement d'unité sans se plier aux exigences du Quartet, dont celui de la reconnaissance d'Israël, et d'un comité consultatif sous la présidence de Mahmoud Abbas pour gérer les affaires courantes à Ghaza et en Cisjordanie, jusqu'aux élections présidentielles et législatives) ne veut plus s'asseoir à la même table que les représentants de «la triade Mahmoud Abbas, Yasser Abd Rabbah et Saïb Ariqat» conseillée par Fayyad, le Premier ministre. Il les accuse d'avoir « blanchi » Israël en demandant le report à mars 2010, du vote par le Conseil des droits de l'Homme du rapport du juge Goldstone qui accuse Israël de crimes de guerre durant «Plomb durci», l'opération contre Ghaza. Comme pour ne pas irriter les Egyptiens qui leur répètent depuis le début de la médiation en février dernier que ceux qui retardent la réconciliation n'aspirent pas à protéger l'intérêt national, il leur demande «diplomatiquement» de reporter la réunion de réconciliation, prévue le 26 octobre au Caire de «quelques semaines», comme ils ont su le faire à deux reprises. «L'atmosphère n'est pas propice à la signature d'un accord», déclarent les responsables de Hamas. Elle ne sera pas meilleure dans «quelques semaines» sauf si les membres du Comité central de Fatah qui seraient à destituer leur président à condition que le Hamas signe l'accord de réconciliation, l'emportent à Ramallah.