Les deux parties n'ont pas fini, malgré les mises en garde contre l'échec des négociations, avec leur brouille. Le très attendu sommet de réconciliation entre Mahmoud Abbas, le président de l'Autorité palestinienne, et Khaled Mechaâl, le chef du Hamas en exil en Syrie, n'aura pas lieu demain au Caire comme prévu. Les deux «frères ennemis» qui devaient annoncer le nom du nouveau Premier ministre et la liste du gouvernement ont annulé sine die cette réunion sans fixer une autre date. «C'est pour garantir la meilleure atmosphère possible», déclare Azzam El-Ahmad, un responsable de Fatah, sans préciser que ce report a été annoncé à Ramallah par Mahmoud Abbas et reconnaître que les deux parties n'ont pas fini, malgré les mises en garde contre l'échec des négociations, avec leur brouille qui remonte à l'arrivée au pouvoir à Ghaza du mouvement islamiste en juin 2007. Pour preuve : un mois et demi après leur accord dit de réconciliation au Caire et à Moscou, elles divergent toujours sur l'identité du chef de gouvernement qui aura à préparer les élections présidentielle et parlementaires en 2012. Contrairement à Fatah et aux pays occidentaux, Hamas refuse le maintien de Salem Fayyadh au poste clé de chef de gouvernement. Les candidatures du président du Fonds d'investissement de Palestine, Mohamed Moustafa, du parlementaire Jamal al-Khoudari et de l'homme d'affaires Mounib Al-Masri n'auraient pas eu le consensus. Indiscutablement, ce report constitue un pas en arrière. Curieusement, il intervient au moment où Abbas s'efforce d'obtenir en septembre prochain, à l'occasion de l'Assemblée générale de l'ONU, la reconnaissance, sur les lignes de 1967, d'un Etat palestinien indépendant et souverain avec El-Qods comme capitale et l'Etat hébreu intensifie, au vu et au su du quartette et des organisations des droits de l'Homme, ses opérations de judaïsation de la ville sainte d'El-Qods occupée. Après la construction de 7.900 nouvelles colonies de peuplement juives dans la partie orientale de la ville d'El-Qods, révélée par l'ONG israélienne «Ir Amim», les «divisés» Palestiniens doivent faire avec la politique du fait accompli. Ehud Barak leur demande d'«accepter l'existence de ces colonies». Même si celles-ci pourraient porter le coup fatal au moribond processus de paix au Proche-Orient.