La modernisation des systèmes de paiement ne peut se faire «sans une implication volontaire du secteur du commerce, utilisant actuellement le cash dans la majorité de ses activités», a affirmé, hier, le délégué général de l'Association des banques et établissements financiers (ABEF), Abderrahmane Benkhalfa. «Si on veut aller vers les systèmes modernes de paiement, il faut le faire avec le secteur commercial car on le fera difficilement avec les autres secteurs», a déclaré M. Benkhalfa dans un entretien à l'APS. Il reconnaît, par ailleurs, que les commerçants ont besoin d'être rassurés quant à la garantie de la confidentialité de leurs chiffres d'affaires lorsqu'ils utilisent les terminaux de paiement électronique (TPE) par exemple. «Les banques sont en train de proposer les TPE à leurs clients commerçants, mais ces derniers semblent désintéressés en pensant que leur chiffre d'affaires sera systématiquement dévoilé», a-t-il fait remarquer. Ainsi, selon l'ABEF les comptes des commerçants et de tous les acteurs économiques sont en sûreté car «le secret bancaire en Algérie est bien protégé». «Les informations sur les comptes ne sortent que sur décision de la Justice», a insisté M. Benkhalfa. L'Association des banques profite de l'occasion pour rappeler que les nouveaux moyens de paiement assurent «confort, sécurité de paiement et plus de garanties dans leurs transactions». De plus, cela «les soulagera du coût de stockage de l'argent, du contrôle d'empilement, de l'empaquetage et du coût de vérification du billet»… Selon l'ABEF, toute la chaîne commerciale, qui va de l'importateur au conditionneur, puis au grossiste, au réseau de distribution pour arriver au détaillant, connaît un taux de thésaurisation remarquable en Algérie. La grande partie des importations destinées pour la revente en l'état, soit 40% du total des importations algériennes, fait un premier passage par le circuit bancaire pour ne plus y retourner. Ce qui n'est pas bon car l'argent doit circuler en permanence, son arrêt à un certain niveau étant «néfaste pour tout le corps de l'économie» nationale explique le porte-parole de l'ABEF.