Le système sera sécurisé favorisant une moindre utilisation du cash dans les paiements, au profit du chèque. Après un délai de trente jours, le chèque sans provisions est déclaré à la centrale des impayés. Dès lors, le processus dissuasif est aussitôt enclenché afin de régulariser la situation. Si le problème n'est pas réglé, un nouveau dispositif d'interdit de chéquier est vite mis en œuvre pendant 5 ans. Ce qui vient conforter la modernisation du chèque sur le plan juridique. Le chèque continuera à être utilisé comme cela se fait dans d'autres pays. Il va servir de plus en plus à la bancarisation et la modernisation des transactions bancaires et il luttera contre le paiement cash. “Ce dispositif réglemente le parcours d'un chèque sans provisions”, expliquera M. Abderrahmane Benkhalfa, délégué général de l'Association des banques et établissements financiers (Abef). Car, ajoutera-t-il, ce chèque peut être émis par inattention. Un délai de trente jours est ainsi accordé à celui qui l'a émis pour régulariser sa situation. Quand on ouvre un compte et on délivre un chéquier, le banquier se réfère à la centrale des impayés pour voir si le client n'est pas un interdit de chéquier. Parallèlement à cela, il existe aussi des poursuites pénales. “Ce dispositif vise également à sécuriser les porteurs du chèque et ceux qui en bénéficient”, affirmera le délégué général de l'Abef. Celui-ci soulignera que le chèque est à présent télécompensé et dématérialisé. Ainsi, une fois émis, le chèque est traité dans les 48 heures qui suivent grâce à un réseau varié et des nouvelles techniques des télécommunications avec un système de télécompensation central qui ne traite plus les chèques papier, mais plutôt des données et les images chèques. Ce qui est considéré d'ailleurs comme étant le premier pas de la réforme bancaire. En 2007, indiquera M. Benkhalfa, plus de 6 millions de chèques ont été traités sans que le papier ne soit touché. “Le chèque est désormais réhabilité comme l'instrument de paiement le plus important et le plus sécurisé parallèlement à la carte bancaire”, déclarera ce responsable hier sur les ondes de la radio Chaîne III. Cette sécurisation concerne la banque, le bénéficiaire du chèque et toute l'économie. Comment ? Grâce à ce nouveau système dissuasif, la banque n'aura plus, de ce fait, à traiter des opérations sans provisions. “En outre, le chèque ne peut circuler que lorsque le bénéficiaire considère qu'il a entre les mains quelque chose qui est équivalent à un billet de banque”, précisera le délégué général. Et enfin, c'est toute l'économie, puisque la circulation du chèque va “réduire l'utilisation du cash et le pays ne sera pas en décalage par rapport aux économies qui utilisent moins d'espèces que la nôtre”, arguera-t-il encore. Cette modernisation qui touche le chèque concerne dans le même temps le virement et un nouvel instrument qui est le prélèvement. Elle ciblera l'ensemble des moyens de paiement modernes. “Ce qui va élargir la sphère des transactions bancarisées. Chemin faisant, ils assurent un confort et une sécurisation à tous les opérateurs”, dira M. Benkhalfa. Toutes les opérations effectuées électroniquement à travers un réseau sécurisé constituent une traçabilité forte qui rassure les porteurs de chèques et dissuade toute tentative de fraude. Car, le chèque est produit dans les mêmes conditions que les billets de banques avec un papier spécial. Quant à la carte bancaire, il est enregistré un redéploiement au sein des commerçants et des porteurs alors que plus de 1 000 terminaux de paiement ont été déjà installés. “Nous nous préparons à un redéploiement commercial pour permettre à ceux qui veulent retirer de l'argent de le faire dans des conditions convenables et de payer avec leur carte chez les commerçants”, conclura Abderrahmane Benkhalfa. Badreddine KHRIS