Les banques algériennes veulent en finir avec le cash, un système de paiement conventionnel chez les commerçants qui sont désignés par les banquiers comme principaux alliés pour en sortir. En effet, le délégué général de l'Association des banques et établissements financiers (ABEF), Abderrahmane Benkhalfa, a affirmé hier que la modernisation des systèmes de paiement ne peut se faire sans une implication volontaire du secteur du commerce, utilisant actuellement le cash dans la majorité de ses activités. ‘'Si on veut sortir du cash pour aller vers les systèmes modernes de paiement, si on ne le fait pas avec le secteur commercial, on le fera difficilement avec les autres secteurs'', a-t-il déclaré dans un entretien l'APS. Les commerçants, ‘'alliés objectifs'' des banques pour réussir une modernisation des transactions, selon M. Benkhalfa, doivent être rassurés quant à la garantie de la confidentialité de leurs chiffre d'affaires lorsqu'ils utilisent les terminaux de paiement électronique (TPE) par exemple. ‘'Les banques sont en train de proposer les TPE à leurs clients commerçants, mais ces derniers semblent désintéressés en pensant que leur chiffre d'affaires sera systématiquement dévoilé'', a-t-il fait remarquer. ‘' On dit à tous ces commerçants : lorsque vos clients vous paient en utilisant le TPE, c'est exactement comme si vous étiez en train d'alimenter votre compte bancaire. Le TPE n'est qu'un prolongement de votre compte bancaire'', a-t-il expliqué. L'ABEF tient, selon son porte parole, à rassurer les commerçants et tous les acteurs économiques : ‘'lorsqu'ils viennent chez les banques, ça ne veut pas dire que leurs comptes sont dans la rue, rien n'est si protégé en Algérie comme l'est le secret bancaire. Les informations sur les comptes ne sortent que sur décision de la Justice'', a insisté M. Benkhalfa. Cela dit, ‘'nous ne voudrions pas le répressif mais nous voulons faire adhérer les commerçants pour leur confort, leur sécurité de paiement et pour plus de garanties de leurs transactions'', a-t-il souligné. Principal allié ‘'Les commerçants ont plus d'une raison pour aller vers le paiement électronique, qui les soulage du coût de stockage de l'argent, du contrôle d'empilement, d'empaquetage et du coût de vérification du billet'', selon lui. Le paiement électronique permet ainsi une gestion d'argent plus sécurisée et plus rapide, du moment où on est crédité dans son compte dans la journée en plus d'une comptabilité automatique, a soutenu M. Benkhalfa. ‘'Lorsque nous aurons les grossistes qui utilisent le chèque, les distributeurs qui utilisent le virement, les détaillants qui utiliseront la carte, et on laissera les liquidités aux ménages, on aura réussi notre challenge'', estime encore M. Benkhalfa pour qui il ‘'est inconcevable de mettre aussi de pression sur le cash pour retirer des milliards journellement''. Selon lui, toute la chaîne commerciale, qui va de l'importateur au conditionneur, puis au grossiste, au réseau de distribution pour arriver au détaillant, connaît un taux de thésaurisation ‘'remarquable en Algérie''. La grande partie des importations destinées pour la revente en l'état, soit 40% du total des importations algériennes, fait un premier passage par le circuit bancaire pour ne plus y retourner. ‘'Et pourtant, l'argent est comme le sang, dira M. Benkhalfa, il faut qu'il circule en permanence, son arrêt à un certain niveau étant néfaste pour tout le corps de l'économie'' nationale.