Le destin des peuples ne se négocie pas. La France a beau tergiverser, inventer les formules les plus saugrenues pour maintenir l'Algérie dans son giron, rien n'y fit. Sa dernière trouvaille, lui amputer son riche Sahara, n'a fait que mieux dévoiler son véritable jeu, maintenir un territoire riche pour les besoins de son économie. De Gaulle, symbole de la résistance pour les Français censé «ramener la paix en Algérie» n'a pu retarder le cours de l'histoire. Le destin des Algériens après 132 ans de colonisation s'achemine vers une indépendance retrouvée. Ces derniers se sont déjà exprimés par une mobilisation sans faille autour de leur représentant, le FLN-ALN, qui a avait opté dès le 1er Novembre 1954 pour la Guerre de Libération nationale comme ultime recours pour libérer le pays et recouvrer l'indépendance spoliée. C'est par référendum, le 1er juillet 1962, qu'ils sont appelés à entériner les accords d'Evian, fruit de longues négociations entre le GPRA et le gouvernement français. De Gaulle qui voulait pour les Algériens « une paix des braves» , c'est-à-dire une reddition des maquisards algériens , comme le précisait un des négociateurs, Réda Malek, a tout de même pu ménager pour son pays «une sortie honorable». Il ne pouvait espérait mieux, la situation est délicate sur tous les plans. Sur le front international en 1960, l'Onu se saisit de la question algérienne, elle reconnaît tout de suite le droit des Algériens à l'autodétermination. De plus, un gouvernement provisoire est né, le GPRA, ce qui signifie que le FLN-ALN n'a pas l'intention de reculer. Au plan intérieur, la guerre continue de faire rage, la grogne s'installe de plus belle dans les rangs des colons, l'armée organise sont putsch comme signe de désapprobation de la politique menée par le général. On organise des barricades. Le FLN, lui, porte la guerre en métropole avec les fameuses manifestations du 17 octobre 1961. L'opinion publique française est à bout. Initialement favorable à la guerre, avec l'envoi de nouveaux contingents, elle se résigne à la recherche de la paix, quitte à ce qu'elle mène, à la séparation, à l'indépendance. Elle approuve, le 8 avril 1962, les accords d'Evian après avoir le 8 janvier 1962 dit oui à l'organisation d'un référendum sur l'autodétermination. Pour leur part, les Algériens confirment l'option d'indépendance à 99,72 % sur les six millions de votants (6.17.680.). Faute de pouvoir empêcher cette inéluctable alternative, les ultras de l'Algérie française, sous la houlette de la sinistre organisation OAS versent dans l'action terroriste et installent partout la terreur. Assassinats, fusillades, attentats, destructions de biens publics sont le lot quotidien des Algériens. Résultats, les chances d'une coexistence des deux communautés sont annihilées par cette politique de terreur. Le climat de haine et de peur qui s'installe pousse la majorité des 900 000 Français d'Algérie à quitter aussitôt le pays. Les Algériens découvrent les joies de l'Indépendance dans un pays à feu et à sang, un monde rural paupérisé et dévasté, un chômage massif, des villes assiégées par les premiers bidonvilles. Un pays qu'il faut d'ores et déjà s'atteler à reconstruire.