Photo : Lylia. M. C'est parti, mardi dernier pour les pré inscriptions universitaires. Après avoir décroché avec brio, pour certains, le fameux sésame, les nouveaux bacheliers espèrent, aujourd'hui, être orientés vers les spécialités de leur choix. Reste à savoir maintenant, si leurs fiches de voeux seront respectées. «Pas sûr», rétorque le coordinateur du Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes). Contacté par nos soins, Malek Rahmani, indique que 60% des bacheliers ne seront pas orientés selon leurs choix. Pour lui, l'explication est en somme toute simple : l'ensemble des bacheliers, comme chaque année, d'ailleurs, voudrait s'inscrire dans des filières bien précises à l'image de la médecine alors que les places pédagogiques disponibles au niveau des instituts abritant ces disciplines sont souvent largement inférieur à la demande enregistrée. L'administration, certes exige une certaine moyenne pour pouvoir s'inscrire dans telle ou telle spécialité, sans pour autant arriver à résoudre définitivement le problème de par le nombre de bacheliers qui ne cesse d'augmenter d'une année à l'autre. Comme solution possible, le Cnes, par la voix de son coordinateur, plaide pour la mise en oeuvre d'une nouvelle carte d'orientation pour les nouveaux bacheliers. Autre couac : les capacités d'accueil. L'université est-elle prête à accueillir les nouveaux bacheliers ? Le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique est confiant. Son premier responsable, Rachid Harraoubia a rassuré récemment que les places pédagogiques sont largement supérieures au nombre d'admis au baccalauréat. Le ministre a souligné que 1,4 million de places y sont déjà disponibles. Le Cnes a une vision différente pour ne pas dire à contresens de celle de la tutelle. Son coordinateur estime donc que la prochaine année universitaire ne se déroulera pas sans anicroches. Pour la bonne raison qu'il y a un manque de places pédagogiques. «Comme chaque année, nos responsables prononcent des discours rassurants sur le bon déroulement de l'année universitaire alors que la réalité est tout autre. Nous, nous serons aussi confrontés à une réalité très difficile à gérer», soutient Malek Rahmani. L'autre point qui risque de peser lourd est celui relatif à l'encadrement. «Avec tout ce nombre de nouveaux bacheliers cette année, il serait ardu pour les enseignants, de travailler sereinement», affirme-t-il. Dans cette optique, l'université doit faire face, selon lui, à un déficit de pas moins « e vingt-sept mille enseignants». Les normes internationales prévoient un enseignant pour une classe de quinze étudiants alors qu'en Algérie c'est «un enseignant pour trente étudiants». Devant cet état de fait, le coordinateur du Cnes estime que le rôle des universitaires, aujourd'hui, est d'obliger les pouvoirs publics à se pencher sur ces difficultés pour apporter des correctifs appropriés. Malek Rahamni fera savoir, également, qu'il est du devoir de tout un chacun, enseignants, ministère et étudiants, de conjuguer leurs efforts afin de sauver l'université publique.