Alors que bruissent les rumeurs sur son « éventuel départ du pouvoir », et que les pressions diplomatiques se font de plus en plus accrues, le leader libyen Mouammar Kadhafi prend tout le monde à contre-pied et réaffirme sa détermination à rester à la tête de l'Etat. Dans son message, le troisième depuis le 1er juillet, relayé par haut-parleurs à ses partisans rassemblés dans l'est de Tripoli, le dirigeant libyen a appelé jeudi ses partisans à marcher sur Benghazi pour la « libérer » des rebelles et a réaffirmé qu'il ne quitterait jamais son pays. Mais c'est envers le président français, Nicolas Sarkozy qu'il s'est pris le plus vigoureusement en le qualifiant de « criminel de guerre » et demandant qu'il soit jugé par un tribunal international. « En menant une croisade contre le peuple libyen, il a entraîné son pays dans une guerre perdue. Celui-là n'est pas français, il faut que le peuple bannisse ce criminel », a-t-il dit. Le leader libyen paraît aussi déterminé à « en finir » avec les rebelles du CNT. « L'heure de la bataille a sonné. Préparez-vous pour marcher sur Benghazi pour la libérer des traîtres, sur Misrata et les montagnes de l'Ouest », a-t-il dit. Le chef de l'Etat libyen a assuré que son « peuple est le plus fort car il défend sa dignité, son honneur et sa terre. Les croisés seront vaincus car ils mènent une guerre injuste », a-t-il dit en allusion aux forces de l'Otan qui bombardent les troupes loyales depuis mars. « Nous sommes là et nous resterons sur cette terre, je resterai aux côtés de mon peuple jusqu'à la dernière goutte de mon sang. Cette guerre nous a été imposée car les nouveaux colons veulent notre pétrole mais ils ne l'auront pas », a poursuivi le leader libyen. « Les Libyens peuvent mobiliser des millions de volontaires d'Afrique, du monde arabe et musulman pour combattre les forces croisées et leurs traîtres » à Benghazi, a-t-il averti. Hier à Istanbul, la Turquie, pays hôte d'une réunion du groupe de contact international sur la Libye, a appelé à « maintenir la pression » sur le régime de Tripoli.