Photo : Lylia. M. On ne sait plus si on doit encore dire couffin du ramadhan ou chèque du Ramadhan ? Quand le département de l'action sociale jure ses grands dieux que les démunis vont recevoir des chèques de 9.000 dinars pour acheter les produits de base du mois sacré, les services des communes continuent, eux, de parler de couffin. Chèque ou couffin, la réunion extraordinaire, qui s'est tenue, hier, au siège de l'APC d'Oran, devait arrêter les grandes lignes de cette solidarité au profit des nécessiteux. Aussi, une enveloppe de 24 milliards de centimes a été dégagée par la commune pour répondre aux besoins des familles démunies. Ainsi, La commune d'Oran va distribuer plus de 7.000 couffins pour les familles démunies recensées à travers les douze secteurs urbains de la ville. Les besoins recensés pour toute la wilaya devraient concerner la distribution de 11.000 couffins aux familles nécessiteuses avant le mois sacré, le wali ayant instruit les communes et la DAS de distribuer les couffins une semaine avant le Ramadhan ou au plus tard durant les deux premières journées du jeûne. Sur le plan du dispatching financier, la wilaya a consacré un budget spécial (45 millions de dinars) pour la distribution de 10.000 couffins, la Direction de l'Action sociale (DAS) s'occupera de 1.000 paniers. Pour sa part, le ministère de la Solidarité nationale a mobilisé une subvention de 5,45 millions de dinars pour l'achat des denrées alimentaires qui pourraient être distribuées sous forme de kits alimentaires. Cette assistance financière qui était, en 2010, de 22 milliards a donc été sensiblement augmentée pour prendre en charge les besoins de base des milliers de nécessiteux. L'augmentation a, également, été rendue nécessaire par les hausses des prix des denrées alimentaires, telles que le sucre, l'huile, le café, la tomate… La hausse observée, à quelques petites encablures du mois sacré, pour le reste des autres produits de première nécessité, n'est pas faite pour arranger les affaires du Bureau d'aide sociale de la commune. Cet office, créé il y a quatre années pour piloter et encadrer les différentes actions de solidarité, a sommé les différents secteur urbains d'assainir leurs listes afin de mettre fin aux habituelles «entrées par la fenêtre» des indus démunis. Cette enveloppe devrait-elle suffire à prendre en charge tous les nécessiteux de la commune ? Normalement, oui. Mais normalement, seulement. Car dans la réalité, les choses se passent autrement et il n'y a pas eu de Ramadhan où on n'a pas signalé certaines anomalies. Elus et autres personnes aisées ont été régulièrement pris la main dans le sac par des représentants des comités de quartier. Et jusqu'aux contrôleurs de la DAS qui avaient découvert des indus bénéficiaires qui sont dans une situation financière aisée (commerçants, marchands et fonctionnaires). C'est dire que la cupidité de certains n'a aucune limite puisque, tant pour le panier du Ramadhan que pour les trousseaux scolaires, ils ne se gênent pas pour disputer aux pauvres leurs maigres aides pour la survie. Pour l'anecdote, la chasse aux indus bénéficiaires menée par la DAS avait permis, en 2010, de débusquer plus de 2.200 faux bénéficiaires et plus de 1.500 dans la seule commune d'Oran. A rappeler, enfin, que l'année passée, l'opération de distribution du couffin du Ramadhan avait enregistré un important retard, traînant durant plusieurs semaines, alors que le mois sacré avait commencé.