Le pays est une nouvelle fois secoué par une vague de violence. Sept mois après la prise de fonction d'Alpha Condé, premier président démocratiquement élu de Guinée, le pays est une nouvelle fois secoué par une vague de violence. Des tirs nourris ont été entendus, dans la nuit de lundi à hier, dans le quartier de la résidence du président Condé, à Conakry, dont une partie a été soufflée par l'explosion d'une roquette et la façade criblée de balles. M. Condé et les membres de sa famille sont, néanmoins, sortis indemnes. Des témoins du quartier de Kipé où est située la résidence privée du chef de l'Etat, ont parlé de «tirs à l'arme lourde». Aussitôt après l'attaque, des barrages militaires ont été établis dans toute la ville et les accès au quartier administratif de Kaloum, au centre de Conakry, étaient fermés à la circulation, hier matin, selon des témoins. Dressant un bilan sur cette attaque, François Fall, ministre-secrétaire général de la présidence et Darus Dialé Doré, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, ont indiqué qu'un soldat de la garde présidentielle a été tué et deux autres ont été blessés. M. Fall a, par ailleurs, affirmé que «pour l'instant», les motivations des assaillants ne sont pas connues. Suite à cette escalade de violence, M. Condé a appelé «au calme» et à «la vigilance». «Je vous appelle au calme, mais (aussi) à la vigilance et à l'unité nationale. Je ne veux pas de réaction populaire, ni de réaction contre qui que ce soit, laissez l'armée et les forces de l'ordre faire leur travail», a-t-il déclaré dans une allocution à la radio-télévision publique RTG. «Ma maison a été attaquée cette nuit, mais je dois féliciter la garde présidentielle qui s'est battue héroïquement de 03h10 (locales et GMT) jusqu'à 05h du matin avant d'avoir du renfort», a-t-il ajouté. «Nos ennemis peuvent tout tenter, mais ils ne pourront pas empêcher la marche du peuple guinéen vers la démocratie. La voie de la démocratie a commencé et cela va continuer, je vous ai promis le changement et, si Dieu le veut, nous aurons ce changement», a-t-il affirmé. Selon des sources proches du gouvernement guinéen, «ce n'est pas un coup d'Etat. C'est plutôt une alerte ou un coup de semonce, peut-être visant à critiquer la lenteur avec laquelle Alpha Condé organise les élections législatives». Dans l'après-midi, une réunion d'urgence des plus hautes instances de l'Etat et de l'armée a été convoquée par le Premier ministre Mohamed Saïd Fofana. De son côté, Cellou Dalein Diallo, candidat malheureux à la présidentielle de décembre 2010, a souhaité que l'attaque «n'affecte pas l'unité de la nation, le processus démocratique et le tissu social déjà fragilisés» en Guinée.