Affrontements n Pour prévenir de nouveaux incidents avant le second tour de la présidentielle, le gouvernement a décidé hier de suspendre toutes les manifestations de rue. Le bilan des violences du week-end est de un mort et 50 blessés. La campagne électorale pour le second tour prévu pour le19 septembre, est provisoirement suspendue, en attendant la rencontre prévue aujourd'hui entre le gouvernement et les deux candidats qui ont déjà donné leur accord pour cette rencontre. Un communiqué du gouvernement de transition, qui s'est réuni en urgence hier, précise que tous ceux qui, pour une raison quelconque, violeraient l'interdiction de manifester pendant cette campagne électorale en ignorant cette interdiction, seront traduits devant les tribunaux compétents. Une source gouvernementale avait auparavant indiqué que la campagne se poursuivrait à la Radio-Télévision nationale. Les violences, qui ont débuté samedi pour se poursuivre hier, ont opposé dans la banlieue de Conakry des militants des partis des deux candidats en lice au second tour, l'Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) de Cellou Dalein Diallo, et le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG) d'Alpha Condé. Ces deux partis se sont accusés mutuellement d'être à l'origine de ces violences entre leurs militants qui se sont affrontés à coups de pierres et ont pris à partie des véhicules qui circulaient dans le quartier. Après ceux de samedi qui avaient fait une vingtaine de blessés, de nouveaux incidents ont éclaté hier dans la banlieue de Hamdallaye où se trouvent les sièges de l'UFDG et du RPG. Les violences du week-end se sont produites après le jugement rendu par un tribunal de la banlieue de Conakry, qui a condamné jeudi deux dirigeants de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), dont son président, à un an de prison ferme pour «fraude électorale». La justice avait été saisie par le parti d'Alpha Condé pour des irrégularités commises au premier tour qui s'était déroulé le 27 juin dans le calme et à l'issue duquel Condé avait dénoncé «une fraude gigantesque». Le RPG a laissé planer le doute sur sa participation au second tour. Vendredi, un de ses dirigeants a affirmé qu'il participerait au scrutin «si toutes les conditions étaient réunies». Il a cité «l'affichage des listes électorales» et «l'installation» de nouveaux bureaux de vote dans des régions où de nombreux électeurs n'avaient pu voter au premier tour, les bureaux étant trop éloignés de leurs villages. La Céni et le ministère de l'Administration territoriale devaient se réunir ce lundi pour finaliser l'organisation de ce second tour entre l'ex-Premier ministre, Diallo (43,69% au 1er tour), et l'opposant historique, Condé (18,25%). Après l'annulation du vote pour absence de procès-verbaux dans cinq importantes circonscriptions, le taux d'abstention avait été de 48%. Condé et Diallo, sous la pression du président burkinabé, médiateur dans la crise guinéenne, avaient signé le 3 septembre à Ouagadougou un «protocole d'accord» dans lequel ils s'engageaient à mener une campagne apaisée.