La grève des transporteurs routiers prévue, initialement, pour aujourd'hui dans 10 wilayas du Centre n'aura pas lieu. L'Union nationale des transporteurs (UNAT), initiatrice de ce mouvement en solidarité avec les opérateurs de la wilaya de Tizi-Ouzou en grève depuis le 24 juin dernier, a décidé de surseoir « provisoirement » à cette action de protestation. C'est ce que nous a affirmé, hier, le secrétaire général de l'Union, Mohamed Benkahla. Celui-ci fera savoir que la décision de suspendre la grève est dictée par le seul souci de ne pas saboter le processus du dialogue entre la direction des transports de Tizi-Ouzou et les opérateurs grévistes. Un communiqué de cette Union, rendu public hier, précise qu'une nouvelle réunion de travail regroupera les deux parties (direction, opérateurs) aujourd'hui pour trouver une issue favorable à ce bras de fer. Le cas échéant, «le mouvement sera reconduit», indique le communiqué. L'UNAT avait envisagé de mener une action similaire la semaine dernière avant de décider à la dernière minute de suspendre le mouvement pour le même motif, à savoir «favoriser les voies du dialogue». Le débrayage devait toucher dix wilayas du Centre du pays. Il s'agit de Aïn Defla, Chlef, Tipasa, Blida, Alger, Boumerdès, Bouira, Bordj Bou Arreridj et Bejaia. En grève depuis le 24 juin, les transporteurs de Tizi-Ouzou protestent contre la fermeture de l'ancienne gare routière de la ville et le transfert de l'ensemble de ses activités à la gare ferroviaire Kaf Ennaâdja. Les rencontres qui ont lieu entre la Direction des transports de la wilaya et les transporteurs se sont soldées sur un constat d'échec. La solution tant souhaitée par les voyageurs, jusque-là livrés à eux- mêmes, tardait toujours à voir le jour. Aujourd'hui, rien de changé. La grève se poursuit toujours. Chaque partie, opérateurs/direction, campent sur ses positions. Tout récemment, les transporteurs assurant la ligne Azazga-Tizi-Ouzou ont décidé de reprendre le travail, en vain. Leurs bus ont été caillassés par des inconnus. Des agissements qui n'ont pas laissé la Fédération nationale des transporteurs de voyageurs et marchandise, affiliées à l'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa) indifférente. Par la voix de son président, Abdelkader Boucherit, elle a condamné cet acte tout en appelant à la sagesse et au dialogue pour trouver une solution définitive à ce litige. C'est ainsi qu'elle a appelé à la nécessité d'installer une commission d'évaluation de la nouvelle gare routière. Là, le constat des opérateurs n'est guère reluisant : insécurité, manque de commodités, exiguïté des lieux sont, entre autres, les lacunes mises en avant pour justifier leur décision de refus de la délocalisation décidée par la direction des transports de Tizi-Ouzou.