Photo : Makine F. Le FLN a convoqué, pour aujourd'hui, une session extraordinaire de son comité central, instance suprême du parti. Cette session la première après le 9e congrès de juin dernier, intervient dans un contexte pour le moins particulier dans la vie de l'ex-parti unique, notamment avec le boycott par les redresseurs de cette rencontre. «A l'issue de cette réunion sera établie la stratégie électorale du FLN», a indiqué Kassa Aissi, membre du bureau politique en charge de la communication contacté, hier. Celui-ci parle «d'une réunion extraordinaire qui se tient dans un contexte ordinaire», minimisant, ainsi, le poids du mouvement de redressement, qui, d'après lui, n'a aucune chance de déstabiliser la rencontre, car argumente-t-il «une poignée de 20 personnes est assurément impuissante devant un effectif de plus de 400.000 militants d'obédience FLN». A cet effet, et à la veille de la réunion du comité central, la coordination du mouvement de redressement et de l'authenticité a décidé de rendre public le courrier destiné récemment au secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem dont l'objet reprend succinctement l'essentiel des dernières discussions entre M. Belkhadem et Salah Goudjil, coordinateur national du mouvement. L'objet de cette démarche, indique un communiqué parvenu, hier, à notre rédaction, «est que chacun des membres du comité central ainsi que l'ensemble des militants du parti FLN et l'opinion publique en général soient informés sur les positions du mouvement et les questions évoquées au cours des entretiens et les raisons des membres du CC au sein du mouvement de ne pas participer à cette session du comité central». Ainsi, partant des deux rencontres ayant réuni Salah Goudjil et Abdelaziz Belkhadem notamment la deuxième rencontre consacrée à l'examen de la crise et qui a permis de s'accorder sur la nécessité d'assainir le comité central des éléments ne remplissant pas les critères pour en faire partie, et à la révision de l'opération de renouvellement des structures de base du parti qui s'est faite, selon la même source, «par des désignations sur la base d'intérêts et d'allégeances au détriment des militants qui ont été exclus et marginalisés pour les empêcher de participer à l'opération de restructuration». Le mouvement a réclamé, également, la prise en compte ses avis et propositions se rapportant aux réformes politiques et les prochaines échéances électorales en procédant à la révision de la répartition des responsabilités entre les membres de la direction politique en évitant les doubles fonctions. «La solution passe par la mise en place d'une commission mixte approuvée par le coordinateur national et le secrétaire général qui aura pour mission, de revoir la légitimité de certains membres du comité central et revoir également les structures de base en veillant à la tenue effective des assemblées générales des mouhafadate et kasmate, conformément aux statuts et au règlement intérieur», précise le communiqué. Au sujet de sa participation à cette session extraordinaire du comité central, la direction du mouvement opte «pour l'abstention et ce, pour éviter davantage de déchirement au sein des rangs du parti, déchirement à même d'exaspérer le conflit et approfondir la crise».