Hier, les dirigeants turcs tentaient de mettre fin à cette grave crise. Le conflit chronique qui couvait jusqu'ici entre le gouvernement et l'armée turcs, a fini par éclater au grand jour vendredi, après les démissions en cascade des officiers militaires turcs, sous la bannière de leur chef d'état-major, le général Isik Kosaner, sur fond de désaccord avec l'exécutif à propos de la promotion de militaires de haut rang incarcérés dans des affaires de complot contre le régime. Hier, encore, les dirigeants turcs tentaient de mettre fin à cette grave crise. Le Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, a nommé tard vendredi soir le commandant de la gendarmerie, le général Necdet Özel, chef d'état-major des armées en exercice, après la démission de l'actuel chef d'état-major. Le général Özel est, par ailleurs, nommé chef de l'armée de terre, l'actuel chef de cette armée, ayant, lui aussi, démissionné avec les chefs de l'armée de l'air et de la marine. Les deux nouvelles fonctions occupées par le général Özel donnent à penser qu'il sera prochainement nommé comme successeur en titre du chef d'état-major des armées démissionnaire, le général Isik Kosaner, selon la presse turque. Le président Gül, commandant suprême de l'armée selon la Constitution a, d'ailleurs, reçu vendredi soir M. Erdogan et le général Özel, renforçant le sentiment que ce dernier est pressenti pour devenir le prochain chef d'état-major. «Etant donné qu'on ne peut rien faire contre cette situation et que les requêtes aux autorités (pour une solution) sont ignorées, je ne suis plus en mesure de protéger mes droits personnels», a déclaré le général Kosaner à ses adjoints en quittant son poste. Quarante-deux généraux, soit plus d'un sur dix, et plusieurs dizaines d'officiers d'active ou à la retraite, sont actuellement incarcérés dans le cadre de ces complots présumés.