A environ une semaine du mois de Ramadhan, les trottoirs d'Alger se sont libérés des tables et des marchands informels qui les occupaient, durant toute l'année. Les piétons retrouvent enfin leur chemin. La présence des policiers dissuade les vendeurs à la sauvette d'étaler leurs marchandise. C'est le cas aux environs du marché Nelson de Bab El-Oued. Ici, seul un jeune marchand d'herbes aromatiques s'est aventuré à dresser son étal. « La police veille au respect de l'ordre, en uniforme ou en civil, et peut intervenir d'un moment à l'autre», observe-t-il.Côté sécuritaire, un agent de l'ordre rencontré sur les lieux explique que « de nouvelles mesures sont prises chaque année avant, durant et après le mois sacré, contre le commerce informel». La raison ? « Durant cette période de l'année, les forces de l'ordre peuvent être ciblés par des terroristes. On doit être deux fois plus vigilants, car les autorités doivent prendre les dispositions nécessaires pour éviter tout attentat», explique-t-il. Et les marchés informels de par l'anarchie qui y prévaut peuvent constituer des cibles de choix. Toutefois, le policier précise que cette batterie de mesures de sécurité ne concerne pas seulement le commerce informel. «C'est la procédure habituelle prise par les autorités pour renforcer les barrages et surveiller les marchés, entre autres endroits susceptibles de représenter une cible d'attentat», indique-t-il. Cela étant, à Bab El-Oued, les tables de fruits et de légumes s'alignent le long des ruelles jouxtant la place des trois horloges avec des prix accessible et une qualité semblable à celle trouvée à l'intérieur du marché. Le tenancier d'une table explique cela par le fait que «nous ne payons pas d'impôts. C'est ce qui fait la différence des prix. Mais en ce qui concerne la qualité des produits, nous achetons nos fruits et nos légumes dans le même marché de gros». «Nous ne dérangeons personne», explique Houssine, un vendeur de dattes, ajoutant qu'après un premier avertissement des autoriotés, les marchands se sont organisés en comité afin de régulariser leur situation.