Les services de la direction du contrôle des prix (DCP) ont enregistré plus de 80 000 nouveaux commerçants qui activent illicitement, à travers les marchés nationaux depuis le début du ramadhan. «Ce nombre conjoncturel participe à la hausse des prix et au déséquilibre le marché qui, déjà trouve du mal à se réguler», a estimé le DG de la DCP. Et pour ne rien arranger, les agents de la DCP d'Alger attestent que les commerçants spéculateurs ont commencé à stocker en grande quantité des produits de base comme la semoule, l'huile de table et les dattes plus d'une semaine avant le ramadhan pour les revendre plus chers. Toutefois, selon le DG de la DCP, l'intensification de l'intervention des agents de contrôles «qui activent même le week-end et dans la soirée, pour veiller au respect des conditions d'hygiène et de fabrication et conservation des produits rapidement périssables» a fait que les prix dans les marchés n'ont pas connu de flambée. Ces équipes contrôlent également les locaux de restauration, les salons de thé et les vendeurs de glaces pour vérifier le respect de la chaîne de froid et les conditions de stockage, de transport et de consommation. Il faut le dire aussi que toutes les DCP des wilayas ont anticipé ces comportements spéculatifs en organisant des opérations de contrôle durant le mois de juillet, destinées à dissuader toute action frauduleuse. A Alger, plus 240 interventions ayant abouti à la fermeture de 13 locaux ont été effectuées en plus de la saisie de 583 kg de denrées alimentaires. «Ces infractions peuvent être suivies de poursuites judiciaires et de mesures administratives qui consistent en la fermeture des locaux, la saisie, la destruction des produits périmés et la transformation du commerce en utilité publique», indique le chargé de la concurrence et des prix de la direction du commerce de la wilaya d'Alger, Mohamed Tahar Djaati. En outre, il a indiqué que des «mesures sévères» sont prises par les services concernés contre les personnes qui changent d'activité commerciale sans autorisation légale. Ces mesures consistent, a-t-il ajouté, en la «fermeture définitive des locaux et l'engagement de poursuites judiciaires contre les auteurs». «SEULE LA REGLEMENTATION DES MARCHES POURRA STABILISER LES PRIX» En fait, plusieurs commerçants qui ne peuvent pas ouvrir leur locaux durant le mois de ramadhan comme les restaurants et les salons de thé, changent la nature de leur activité durant ce mois pour y vendre des citronnades (charbate) et des gâteaux. Pour le DG de la DCP, «seule la réglementation des marchés pourra stabiliser les prix». Pour lui, il faut éliminer tous ce qui est informel pour pouvoir établir un commerce réglementaire et basé sur l'achat et la vente par facturation. «Cela facilitera énormément notre mission sur le terrain», a-t-il précisé, hier, sur les ondes de la radio de la chaîne III. Evoquant la campagne de sensibilisation lancée avant le mois de ramadhan, il a indiqué qu' «elle a eu de l'effet, puisque les consommateurs commencent à réaliser qu'il faut consommer modérément et rationnellement en évitant ces bousculades devant les étalages qui donnent aux commerçants l'impression de détenir un pouvoir». Pour leur part, les représentants de l'association des consommateurs et de l'union des commerçants, ont appelé à mettre fin aux subventions et autres effacements au profit de certains propriétaires de palmeraies. Selon eux, malgré ces avantages fiscaux octroyés par l'Etat et destinés à renforcer la qualité et la production des dattes afin que les prix soient abordables pour le consommateur, ces agriculteurs participent au contraire au renchérissement de ce fruit. «La datte qui est très prisée durant cette période, a vu son plus bas prix fixé à 400 DA le kg. C'est pour cette raison qu'il faut filtrer ces fellahs pour savoir celui qui est en train de participer à la stabilité des prix et celui qui s'enrichit sur le dos du consommateur tout en profitant des avantages de l'Etat», souligne le représentant de l'association des consommateur.