Cette direction sera la structure pilote de plusieurs projets de modernisation que compte mettre en œuvre le ministère du Commerce à compter de 2003. Vers l'émergence de marchés de gros réglementés : Sur instruction du ministère du Commerce, la Direction du contrôle et des prix (DCP) d'Alger va contribuer à l'émergence de marchés de gros organisés de l'alimentation humaine et de l'électroménager… Ces surfaces commerciales seront dotées de toutes les commodités nécessaires et de structures telles que la banque, le poste de police… En collaboration avec les autorités locales, des espaces réglementaires bien aménagés et clôturés seront implantés dans les communes avec toutes les conditions de sécurité requises. Les discussions sont, semble-t-il, bien avancées entre la DCP et les P/APC. C'est le cas de la commune d'El-Harrach qui a proposé la création d'un marché de gros en agro-alimentaire. Celui-ci élira domicile dans l'ancien marché (de gros) d'El-Harrach à côté duquel existent une structure de police et une autre des P et T. Autrement dit, l'endroit dispose de tous les atouts pour qu'il soit édifié. L'objectif principal, recherché à travers cette action, a trait à la lutte contre la dangereuse poussée des marchés informels. Plus de 132 espaces parallèles ont été recensés dans la capitale en 2001. Il en reste, toutefois, estime M. Lamari, premier responsable de la DCP d'Alger, 98 actuellement. L'attention de la DCP, dans cette nouvelle stratégie, est orientée essentiellement vers ces communes où le nombre de surfaces informelles dépasse de loin celui des marchés contrôlés. La création de ces marchés répond également à un souci de disponibilité de stocks de denrées alimentaires en cas de catastrophes naturelles et autres calamités. Les populations sinistrées seront, ainsi, approvisionnées en produits alimentaires à temps. La DCP a décidé, donc, de livrer une rude bataille contre des marchés tels que celui de Gué-de-Constantine, du Hamiz, de Dubaï… Les activistes en infraction seront, en outre, tarabustés pour qu'ils se conforment à la réglementation. Aura-t-elle les moyens de sa politique ? Le ministère est, selon M. Lamari, disposé à mettre tous les moyens nécessaires pour atteindre cet objectif tracé pour l'année en cours. Pour cela, la DCP demande un peu plus de matériel informatique et des logiciels afin “d'optimiser nos moyens humains dans le cadre des missions de contrôle”, dira M. Lamari. Un nouveau logiciel : La direction mettra en œuvre prochainement un nouveau logiciel pour un “contrôle dirigé” des opérations et autres activités commerciales. A l'aide de ce programme, les agents de la DCP se concentreront surtout sur les commerçants indélicats au lieu de généraliser leur contrôle sur l'ensemble des opérateurs. En terme plus clair, les contrôleurs vont se référer à un fichier et un historique qui sont établis au préalable, avant d'effectuer leur mission. Ainsi, ils ne seront contrôlés que ceux qui ont, d'ores et déjà, commis des infractions. Par ailleurs, la DCP deviendra une véritable structure d'informations et d'assistance au profit de tous les opérateurs économiques. Une base de données sera, de ce fait, créée et demeurera à la portée du public par le biais d'un site internet que mettra en place bientôt la DCP. C'est dire que cette dernière sera la structure pilote pour la nouvelle politique que compte mener le département de M. Boukrouh. A partir de 2003, le contrôle de l'hygiène et de la qualité sera plus rigoureux : La DCP d'Alger veillera désormais à l'amélioration des prestations de services offertes par les gérants des cafés et des restaurants. En collaboration avec les services vétérinaires et les bureaux d'hygiène communaux, le contrôle dans le secteur agro-alimentaire à tous les niveaux sera renforcé afin d'éviter les cas d'intoxication qui commencent à prendre des proportions alarmantes. 1,8 milliard de DA de défaut de facturation : La DCP d'Alger a effectué plus de 20 300 interventions soldées par plus de 11 500 procès-verbaux établis en 2002. Les irrégularités de facturations constatées révèlent un montant global de 1,8 milliard de DA. La valeur des produits alimentaires saisis est de l'ordre de 5,7 millions de DA. Sur les 20 000 opérations, près de 8 800 ont concerné le contrôle de la qualité. Il faut noter que les activités (interventions) des 145 agents de la DCP d'Alger ne représentent que 22% de l'ensemble des 90 000 commerçants installés dans la capitale. Par ailleurs, la direction de M. Lamari vient de lancer une campagne de sensibilisation au sein d'une trentaine d'établissements scolaires (lycées et CEM) sur, entre autres, la lutte contre l'économie informelle. La DCP d'Alger couvre, pour rappel, 13 wilayas déléguées, 57 communes et 28 arrondissements. Elle dispose de 11 inspections installées dans les circonscriptions administratives. L'affectation du personnel se fait en fonction des spécificités économiques de chaque commune. Au sein des circonscriptions dotées de zones d'activités, la DCP préfère affecter un inspecteur à la place d'un contrôleur. Car, expliquera M. Lamari, “nous nous attellerons à accompagner les opérateurs et nous éviterons le contrôle à la manière répressive”. B. K.