Photo : Makine F. Le Pr Mostefa Khiati, président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem) estime que le Ramadhan est par définition un mois de piété et de tolérance. La nervosité des uns et la folie des achats dénotent, à ses dires, d'un «non-sens». Existe-t-il des motifs réels qui rendent le jeûne difficile durant ce mois ? Non. Il suffit de maîtriser le paramètre du sommeil et le reste est acquis. S'il y a moyen de faire une petite sieste, étant donné que la nuit est courte, c'est tant mieux. Il s'agit d'une mécanique qu'on adopte au fil des jours. On remarque souvent des gens qui s'emportent parce que tout simplement ils n'ont pas suffisamment dormi. Alors que le Ramadhan par définition est un mois de piété et de tolérance. On ne doit pas agresser ni physiquement ni verbalement. Vos goûts culinaires sont-ils variés ? Non pas vraiment. Une seule exigence, la h'rira. Je ne m'en lasse durant tout le mois de Ramadhan. Même si les membres de ma famille souhaitent goûter à une autre soupe, mois j'insiste sur ma h'rira. Dieu merci, on a droit à une exceptionnelle saison de fruits. Alors on saisit l'occasion pour en prendre au maximum, en vue de rassasier notre soif durant ce mois d'août. Je ne suis pas exigeant sur ce plan. La famille compte sur moi pour faire les courses une fois par semaine, plus précisément le samedi. Je varie entre le marché de Chéraga, Douira ou Draria. Les Algériens accomplissent-ils convenablement le jeûne ? On remarque des comportements qui relèvent d'un non-sens. Il ne faut pas généraliser et dire que tous les Algériens ont failli. Mais une réalité amère refait surface à chaque Ramadhan : le gaspillage, la surconsommation et la folie des achats. On constate aussi une frénésie de consommation de soda et de sucreries. Alors que tout excès est nuisible pour la santé. Avez-vous initié des actions de solidarité à l'égard des démunis ? La solidarité doit être en nous. On ne doit jamais oublier qu'au moment où tout s'offre à nous, d'autres souffrent en silence. J'encourage ce genre d'action, particulièrement durant le mois sacré afin d'apporter un peu de joie à autrui. Alors que des personnes meurent de famine en Somalie ou ailleurs, nos tables sont bien garnies. Un fait regrettable, voire déraisonnable. La Forem, pour sa part, vient d'envoyer comme première initiative deux camions d'approvisionnements à Remka et Ouled Abdallah, deux localités isolées situées à Relizane et profondément affectées par la tragédie nationale.