Les dirigeants de l'Autorité palestinienne qui ont aidé à Genève leurs homologues israéliens à enterrer leurs crimes de Ghaza, cherchent à rebondir avec l'esplanade des Mosquées. Le président Abbas «examine sérieusement la possibilité de demander au bloc arabe et islamique de présenter officiellement le rapport Goldstone aux organes internationaux, y compris l'Assemblée générale et le Conseil de sécurité» dixit Erakat. Si le principal négociateur fait mine d'ignorer que la Libye, le seul Etat arabe siégeant actuellement au Conseil de sécurité, a, au nom du groupe arabe à New York, demandé et obtenu hier soir une réunion d'urgence du Conseil pour examiner le rapport de Goldstone, son prédécesseur, Ahmed Qoreï tente de faire oublier cette «trahison» des 1400 morts de Ghaza en prenant un …train en marche. «La situation à El Qods est aujourd'hui des plus dangereuses depuis son occupation et la ville est sérieusement menacée» dit-il, estimant que l'agressivité actuelle contre la mosquée d'Al Aqsa est «le prélude à sa destruction et à la construction d'un pseudo Temple». Mohamed Dahlan, l'ex-homme fort du Fatah à Ghaza est entré en jeu aussi. Il met en garde contre une situation «explosive» dans la région. Selon lui, Benyamin Netanyahu a déclenché la bataille pour la souveraineté israélienne d'El Qods et sa judaïsation ! Comme Erakat qui a oublié la dynamique engagée par l'ambassadeur de Tripoli à New York, les proches collaborateurs d'Abbas qui ont imposé un black-out en Cisjordanie sur les événements d'El Qods, oublient l'appel aux peuples arabes et musulmans de cheikh Yousef Qardaoui relayé depuis par des centaines d'imams» à faire de demain à une journée de colère et de soutien à la Mosquée Aqsa contre les dangers qui la menacent. Les Israéliens auraient installé des troupes sur les toits des écoles et des bâtiments résidentiels surplombant la Mosquée pour repousser les fidèles et «sécuriser» les colons qui offriraient des prix faramineux pour les maisons arabes et les ultranationalistes qui veulent reconstruire le Temple à la place de la mosquée El Aqsa et un nouveau quartier dans la partie-est de la ville pour 40 000 juifs pour réconforter leur détermination à faire d'El Qods la «capitale indivisible d'Israël». En Cisjordanie, des voix s'élèvent pour exiger une révolte massive arabe et musulmane. Hamas qui a chassé Fatah de Ghaza en juin 2007, s'apprête à accaparer de la bataille pour El Qods pour mobiliser à l'approche des élections générales. Au Caire, l'Union des avocats arabes (UAA) annonce son intention d'appeler les organisations arabes professionnelles à se réunir prochainement dans la capitale égyptienne pour dénoncer ces attaques israéliennes qu'elle qualifie de «partie intégrante des plans israéliens visant à attenter à Al Qods» qui « vont de pair avec les activités de colonisation» pour enterrer la question palestinienne. Comme pour dissuader la Ligue arabe, le président de l'Autorité palestinienne a pris les devants. Il lui demande de ne pas appeler à une réunion arabe pour discuter de l'attaque israélienne contre Aqsa pour ne «pas entendre des critiques arabes» qui rêvent de responsables israéliens devant la Cour pénale internationale. Redoutant une «troisième Intifada», Javier Solana, le chef de la diplomatie européenne, demande aux parties qui s'affrontent sur l'esplanade des Mosquées de «s'abstenir d'actions provocatrices qui pourraient envenimer les tensions ou engendrer la violence». George Mitchell, l‘émissaire américain pour le Proche-Orient, semble minimiser les derniers événements. Il est depuis hier dans la région pour tenter de convaincre des responsables israéliens et palestiniens de reprendre leurs négociations de paix. Une 3e Intifada couve à El Qods et à … Ramallah. Elle pourrait déboucher sur un conflit religieux.