Le CNT réaffirme être «la plus haute autorité de l'Etat. Miné par les dissensions internes, «affaibli» militairement devant la forte résistance des troupes loyalistes, après six mois d'âpres batailles, et surtout otage des desseins géostratégiques occidentaux, le Conseil national de transition (CNT), l'organe politique de la rébellion, n'en a cure de croire en la proche chute de Mouammar Kadhafi. En plein cafouillage politique, après les négociations «confirmées-démenties» entre les deux parties à Tunis pour une sortie politique du conflit, le CNT définit une nouvelle «feuille de route», pour l'après-Kadhafi. Il s'agit d'une «déclaration constitutionnelle» qui prévoit de remettre le pouvoir à une assemblée élue dans un délai de huit mois maximum et l'adoption d'une nouvelle Constitution. Le document, une version modifiée et détaillée de celle, présentée en mars par le Conseil, décrit en 37 articles, et sur une dizaine de pages, les grandes étapes de la période de transition. Le CNT réaffirme être «la plus haute autorité de l'Etat (...), il est le seul représentant légitime du peuple libyen, et tire sa légitimité de la révolution du 17 février». Dès la «déclaration de libération», il quittera la capitale rebelle Benghazi pour siéger à Tripoli. Sitôt au pouvoir dans la capitale libyenne, le CNT nommera, dans un délai maximum de trente jours, un bureau exécutif temporaire - ou gouvernement intérimaire - chargé de la conduite des affaires du pays. Ce gouvernement aura notamment pour mission d'organiser en un maximum de 240 jours (huit mois) l'élection d'une «Conférence nationale, Assemblée nationale de transition avec 200 membres».