Alors que le groupe de contact sur la Libye, réuni jeudi à Rome, a décidé de créer un “fonds spécial” afin d'aider les rebelles, pour lesquels les Etats-Unis ont déjà décidé de puiser dans les avoirs gelés du régime de Mouammar Kadhafi, à Benghazi, le CNT a dit avoir été reconnu par quatre pays : Danemark, Espagne, Pays-Bas et Canada. Mais les trois premiers ont nié avoir entamé des démarches officielles, tandis qu'Ottawa n'a ni confirmé ni démenti. Ce mécanisme financier temporaire “permettra à des fonds d'être transférés effectivement et de manière transparente au Conseil national de transition” (CNT), l'organe politique de la rébellion, a-t-il précisé. Le fonds, sous supervision internationale, sera “opérationnel dans les prochaines semaines” , et alimenté, dans un premier temps, “par des dons ou des prêts”, a indiqué le chef de la diplomatie française Alain Juppé. Le Koweït a déjà promis 180 millions de dollars, le Qatar 400 à 500 millions. Les participants se sont penchés aussi sur l'utilisation des fonds gelés du colonel Kadhafi et de ses proches, estimés à 60 milliards de dollars dans le monde, dont plus de la moitié aux Etats-Unis. La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a annoncé que l'administration Obama allait “bâtir une législation” afin de permettre de “puiser dans une partie” de ces fonds pour “aider le peuple libyen”. Plus de 150 millions de dollars pourraient être prélevés dans le court terme, les Etats-Unis “explorant les options pour continuer à utiliser des fonds du gouvernement libyen au bénéfice du peuple libyen”, selon une source gouvernementale américaine. Outre l'aide financière au CNT, figuraient à l'ordre du jour des discussions sur ce conflit qui a fait plus de 10 000 morts, selon les rebelles, les moyens de parvenir “le plus vite possible à un cessez-le-feu”. À Tripoli, un porte-parole du gouvernement libyen a estimé qu'il n'était “pas moral, pas légal et pas logique” d'appeler au départ du colonel Kadhafi. À Rome, Mahmoud Jibril, l'un des leaders du CNT, a détaillé la “feuille de route” politique des insurgés en annonçant une élection présidentielle, six mois seulement après le départ du colonel Mouammar Kadhafi, une fois qu'aura été élaborée une constitution validée par référendum et après des élections parlementaires.