Pas moins de 32 plaintes liées à la propriété industrielle ont été déposées par l'Algérie auprès des juridictions compétentes durant le 1er semestre 2011. C'est ce qu'a fait savoir, hier, le directeur général de l'Institut national algérien de la propriété industrielle (Inapi), Abdelhafid Belmehdi. Les plaintes en question émanent, explique-t-il, à 80% de propriétaires de marques algériennes, le reste étant des actions engagées en justice par des entreprises et des laboratoires étrangers. «Certaines de ces plaintes ont aussi concerné durant cette période des affaires d'atteinte à la propriété industrielle qui datent des années 2009 et 2010», a-t-il indiqué soulignant que «les atteintes à la propriété industrielle en Algérie sont souvent enregistrées dans les secteurs agroalimentaire et pharmaceutique». Pour ce qui est du dernier rapport des services du représentant américain au commerce extérieur (USTR) qui a classé l'Algérie dans la liste des pays protégeant mal la propriété intellectuelle, M. Belmehdi considère que ce classement est basé sur des constats de violation des droits d'auteur et non sur l'atteinte à la propriété industrielle. Les plaintes portées par les entreprises et laboratoires internationaux pour violation de propriété industrielle sont généralement liées à des confusions dans les appellations de marques, explique encore ce responsable qui cite l'exemple des deux plaintes d'un laboratoire français contre un groupe pharmaceutique algérien. Le laboratoire français a contesté l'utilisation de l'appellation de son médicament «Omnivit» par un groupe algérien qui a donné une appellation presque similaire «Omnivita» à son médicament. Le directeur fera savoir, par ailleurs, que son Institut a enregistré 2.521 marques en 2010 contre 2.181 en 2009, soit une progression de plus de 15%. Pour lui, l'activité de la protection des marques en Algérie reste inférieure en 2010 à son niveau de 2008 où elle avait atteint 4.151 marques, «un résultat imputé à la situation d'instabilité qu'a connue l'institut en 2009», a-t-il expliqué soulignant les mouvements de grève ayant secoué l'Institut. Pour remédier à cette situation, l'Inapi a tracé un plan d'action visant à absorber ce retard d'ici la fin du premier semestre 1012, promet le directeur. L'Inapi protège les marques, les appellations d'origine, les brevets d'invention et les recherches d'antériorité, c'est-à-dire la recherche effectuée avant l'enregistrement de la marque pour s'assurer que celle-ci n'est pas déjà utilisée par un autre propriétaire de marque.