La rentrée sociale s'annonce chaude dans le secteur de la santé. Alors que les anesthésistes réanimateurs poursuivent leur mouvement de grève, trois autres corps de la corporation en l'occurrence, les psychologues, les médecins et les médecins spécialistes, menacent d'entamer des actions de protestation si leurs revendications socioprofessionnelles ne sont pas satisfaites. Le Syndicat national des psychologues (Snapsy) reviendra à la charge le mois prochain. Le Snapsy justifie le retour aux actions de protestation par le fait de la non-satisfaction de ses revendications. « Lors du dernier sit-in organisé devant le ministère de la Santé, les psychologues ont accordé à la tutelle un délai de deux mois, soit juillet-août, pour répondre positivement à leurs doléances mais pour le moment nos réclamations n'ont pas eu de réponse», souligne Khaled Keddad, président du Snapsy. Le Syndicat, dont l'assemblée générale est prévue pour le début du mois prochain pour évaluer la situation, compte reprendre « les actions de protestation contre le statut des psychologues ». Sur ce point précis, M. Keddad souligne que les psychologues demandent la révision de leur statut qui ne « reflète en rien l'accord signé, après deux longues années de négociations, avec le ministère de la Santé». En outre, le syndicat réclame un nouveau régime indemnitaire. A la question de savoir, pourquoi le Snapsy ne fait pas front commun avec d'autres syndicats de la Santé pour mieux défendre les intérêts de la profession, M. Keddad a fait remarquer que même si « on est minoritaires, à raison d'un psychologue par service, on préfère lutter seuls. Car, a-t-il précisé, « certains syndicalistes ont changé de cap une fois les revendications satisfaites». Il convient de rappeler que la corporation revendique un statut particulier conforme aux normes universelles du psychologue, un salaire digne et l'allongement de la durée de leur formation. Tout comme le Snapsy, le Syndicat des praticiens spécialistes de la santé publique (Snpssp) compte renouer avec la contestation au cas où ses revendications n'auront pas été satisfaites d'ici début septembre. « Le conseil national du syndicat tiendra des assemblées générales pour décider des mesures à prendre en cas de la non-satisfaction de nos revendications », affirme son président Mohamed Yousfi qui soutient qu'aucun accord signé avec le ministère de la Santé n'a été concrétisé sur le terrain. Selon lui, l'attitude de la tutelle vis-à-vis des praticiens spécialistes vide la santé publique. Pour étayer ses propos, il a fait savoir que « moins de 5% spécialistes ont plus de 20 ans d'expérience, soit 300 médecins sur 8.000 ». Pour rappel, le Snpssp revendique, entre autres, un régime indemnitaire, une prime d'intéressement ainsi que des logements de fonction. Contrairement aux praticiens spécialistes et aux psychologues, les praticiens de la santé publique du (Snpsp) ne prévoient pas d'actions revendicatives dans l'immédiat. Lyès Merabet, son président, affirme que rien ne se décidera avant la réunion du conseil national qui se tiendra début septembre. Moins alarmiste, M. Merabet précise qu'au cours de cette réunion il sera question de passer en revue ce qui a été fait et ce qu'il reste à faire, mais aussi de mettre le point sur la situation et les difficultés auxquelles fait face la profession. Tout en soulignant les acquis arrachés par le syndicat, le président du Snpsp reconnaît que certaines revendications n'ont pas encore été prises en charge par la tutelle. Il a précisé que lors du prochain conseil national, les délégués des wilayas décideront des suites à donner.