Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière M. Djamel Ould Abbès a imputé jeudi à Alger la pénurie de médicaments enregistrée actuellement au niveau de nombreux hôpitaux et établissements de santé aux mauvaises planification, programmation et distribution. «75.000 boîtes de produits destinés à l'anesthésie et la réanimation se trouvant au niveau de la pharmacie centrale sont périmées», a affirmé M. Ould Abbès lors de la visite d'inspection des services des urgences médico-chirurgicales infantiles à l'établissement hospitalier universitaire Nafissa-Hamoud (Ex-Parnet) à Hussein Dey. Le ministre a expliqué la péremption de ces médicaments par les grandes commandes faites par certaines wilayas de l'intérieur du pays et qui dépassent leurs besoins. A la date de péremption, ces wilayas les renvoient à la pharmacie centrale, causant ainsi des déséquilibres. La résolution du problème de la pénurie de médicaments passe, selon le ministre, par une grande rigueur dans l'établissement, par le service ou l'hôpital, des besoins en médicaments pour que l'Etat puisse connaître les véritables besoins, précisant que l'enveloppe allouée à l'importation des médicaments est estimée à 1.600.000 dollars par an. Dans le cadre de la politique de réforme des hôpitaux, a ajouté le ministre, il a été décidé que les médicaments ne seront désormais fournis que sur la base d'un plan rigoureux et détaillé en fonction des commandes et des besoins. M. Ould Abbes a salué les efforts déployés par les responsables de ce service et l'équipe médicale qui veille sur la santé des 250 à 300 enfants qui viennent quotidiennement de plusieurs wilayas du pays.Ce service se compose de l'unité de réanimation, d'une salle de soins chirurgicaux d'urgence, d'une unité des consultations ainsi que d'autres salles encadrées par 40 médecins et assistants résidents. Sur un autre plan, M. Djamel Ould Abbès a instruit les responsables des urgences médico-chirurgicales infantiles de Hôpital Nafissa-Hamoud «d'introduire l'informatique et de procéder à la numérisation de leurs archives». Après avoir rappelé que «le coût de l'opération sera entièrement pris en charge par le ministère de la santé», M. Ould Abbès a souligné que son département était prêt à prendre en charge l'encadrement et la formation des différents éléments en informatique et aux nouvelles technologies. A une question sur le centre d'insémination artificielle situé au CHU Nafissa-Hamoud, M. Ould Abbès a affirmé que ce dernier «ouvrira ses portes avant la fin de l'année et ne manque que de quelques équipements». Dans ce contexte, le premier responsable du secteur a affirmé qu'il allait oeuvrer de concert avec le ministère des Finances à mettre en place une commission mixte pour accélérer les procédures. Concernant le manque de médicaments pour le traitement du Sida, le ministre a affirmé que la question ne se posait qu'au niveau de la wilaya d'Oran en raison de sa commercialisation vers les pays voisins, car faisant partie des médicaments subventionnés par l'Etat.