Photo : Fouad S. Le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, a affirmé, avant-hier, lors de son passage à la Télévision, que le dossier lié à la gestion des prestations sociales trouvera une voie de règlement. Le dossier, géré pendant 18 ans par un seul syndicat, sera dirigé par les enseignants et les travailleurs (commissions des établissements éducatifs). Le volet lié à l'action de solidarité qui a suscité le mécontentement de plusieurs syndicats, est un problème auquel «nous trouverons une solution», a-t-il annoncé sans plus de détails. Cette réorganisation est pour le porte-parole du Conseil des lycées d'Algérie (CLA) une bonne chose. «Nous sommes pour la décentralisation des la gestion des œuvres sociales et également pour la dissolution des commissions de wilaya», soutient M. Iddir qui propose l'octroi du 13e mois de salaire comme solution au dossier des œuvres sociales. Même son de cloche du côté du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement de secondaire et technique (Snapest) qui a approuvé le nouveau mode de gestion des œuvres sociales. «Notre objectif a été atteint», a indiqué, son SG Meziane Meriane, estimant qu'avec ce nouveau mode de gestion, « il y aura plus de transparence et crédibilité ». Mais au Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), le responsable de la communication, Messaoud Boudiba, a critiqué sévèrement cette démarche. «C'est une véritable anarchie», a-t-il indiqué. Pour explication, M. Boudiba a fait savoir que « ce n'est pas tout le monde qui doit bénéficier des ces avantages. Les bénéficiaires doivent les mériter». Il qualifie les œuvres sociales, distribuées aux établissements, de «miettes dont tout le monde va bénéficier». Il trouve que ce n'est pas normal que le directeur d'un établissement perçoive les mêmes avantages que le factotum. Il réitère les propositions du syndicat à savoir l'élection des commissions autonomes au niveau de toutes les wilayas et au niveau national avec un droit de regard des syndicats. AUGMENTATION DES SALAIRES : LES SYNDICATS VEULENT PLUS Concernant l'augmentation des salaires dont a bénéficié la famille de l'éducation nationale jugée, par les syndicats, inférieure par rapport à d'autres secteurs, M. Benbouzid a rappelé la création d'une commission chargée de vérifier la véracité des faits. «En cas de confirmation, cela atteste d'une absence d'équité dans la répartition des salaires», a-t-il fait remarquer. Mais pour les syndicats cela reste insuffisant. Ainsi, le porte-parole du CLA, Iddir a indiqué que son organisation ne croit pas à une commission chargée de vérifier la fiabilité des faits. «Le CLA n'a pas besoin de commission du moment que les syndicats ont déjà réalisé une étude comparative allant dans ce sens dont une copie est chez le ministre de l'Education», soutient-il. Allant plus loin, M. Iddir a demandé à «revoir toute l'échelle des salaires », soulignant que les travailleurs ont plus d'indemnités que des salaires. Le président de l'Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation (UNPEF), Sadek Dziri a indiqué qu'à la veille de la rentrée sociale, son organisation tient à rappeler aux autorités sept revendications relatives aux œuvres sociales, au régime indemnitaire, au statut particulier des travailleurs de l'éducation, à la médecine du travail, au logement, à la retraite et aux indemnités de zone et d'excellence. Sur ladite commission, M. Dziri indique que « le personnel de l'Education et et celui de la Formation veulent du concret». S'exprimant sur les enseignants contractuels au nombre de 29.000, le ministre précise que cette question a d'ores et déjà été résolue et «d'ici la rentrée prochaine, les choses reprendront leur cours normal». Au sujet de la révision de la prime de zone (sud), M. Benbouzid a affirmé qu'elle concernait tous les secteurs sans exception, soulignant avoir demandé au gouvernement de trouver une solution à ce problème qui nécessite la révision de certains textes juridiques. D'autre part, M. Benbouzid a tenu à dire s'agissant des critiques dirigées contre le secteur sur la «régression continue» du niveau des élèves, que «ces propos étaient plus politiques qu'autre chose car il est inconcevable de parler qualité sous cet angle-là, l'évaluation devrait se faire à partir de critères précis établis par l'Unesco». Sur ce point, le ministre trouve en le SG du Snapest, Meriane, un soutien. Celui-ci a applaudi aux nouvelles mesures portant sur la réduction du volume horaire et l'allègement de 30% des programmes scolaires au niveau des écoles. Il espère que «cette mesure sera élargie aux autres paliers supérieurs».