Photo : Slimene S.A. A propos de la rencontre Algérie-Rwanda et les chances des Verts d'aller en coupe du monde, nous avons contacté l'une des figures emblématiques de notre football, en l'occurrence l'ancien Ballon d'or africain Lakhdar Belloumi. Ce dernier a donné sa vision sur cette journée décisive des éliminatoires, où l'Algérie a de fortes chances de prendre le billet qualificatif pour le mondial. En tant qu'ancien joueur, comment les Verts doivent-ils appréhender la rencontre face au Rwanda ? Il ne faut surtout pas sous-estimer le rival, éviter la facilité, puisque c'est une étape qui peut nous permettre d'arracher notre qualification à la coupe du monde. Face au Rwanda, ce sera la circonstance du patriotisme et du cœur, car les joueurs ont les moyens de rendre heureux tout un peuple qui rêve de voir le drapeau algérien flotter parmi les autres qualifiés à la plus grande compétition footballistique planétaire. On a l'avantage de connaître le résultat de l'Egypte. On a notre destin entre nos mains. Justement, le fait de connaître le résultat des Pharaons ne risque-t-il pas influer sur la préparation de notre équipe nationale et sa manière d'aborder le match ? Je ne pense pas. C'est à nous de garder un mental solide, en se préparant comme il se doit pour prendre une marge sécurisante de buts avant d'aller au Caire. Je pense que le côté psychologique est prépondérant dans la préparation. Je dirais même 70% des préparatifs sont consacrés à cet aspect. Avec votre expérience de joueur et d'entraîneur, que pensez-vous de la sélection nationale actuelle ? C'est une équipe qui a été à la hauteur des espoirs. Les résultats sont là pour le prouver, notamment trois victoires consécutives dans ces éliminatoires. Ce qui n'est pas évident. Les joueurs méritent tous les respects. Nous sommes tous derrière l'EN. Vous avez participé à deux coupes du monde avec une ossature de joueurs locaux. Actuellement, l'équipe nationale est composée de joueurs issus de centres de formation français. Ne pensez-vous pas que c'est le déficit au niveau de la formation qui a poussé Saâdane à s'appuyer sur une composante à majorité professionnelle ? Après 1990, on a eu une crise au niveau des joueurs locaux. On était obligés de faire appel aux éléments évoluant à l'étranger. Ils sont en train de défendre avec bravoure le maillot national. On doit penser à la relève, en revenant à la formation. Il y a l'équipe nationale des U-17 qui est un modèle à suivre. C'est une équipe qui englobe de très bons joueurs, formés dans l'académie de la FAF. On a déjà cueilli les fruits d'un travail de formation, avec la qualification à la coupe du monde de la catégorie. L'Algérie a-t-elle les moyens d'aller battre l'Egypte chez elle ? Ce sera difficile dans le sens où ce sera un choc. On devra avant de le jouer, cartonner face au Rwanda. Vous avez eu l'occasion de jouer plusieurs fois au Caire. Qu'avez-vous comme conseils à donner aux coéquipiers de Ziani ? C'est clair que les conditions dans lesquelles on évolue en Egypte sont particulières. On a vécu l'enfer en 1983 et en 1989. Nous avons eu à subir des provocations et autres tentatives de déconcentration et déstabilisation. Il faut éviter de tomber dans le piège, il faut rester concentré sur son sujet. En plus, il faut capitaliser le fait que les Egyptiens ont toujours joué crispés quand il s'agit d'affronter l'Algérie. On n'en est pas encore là.