La CAN s'emballe déjà avec le déroulement de la seconde journée et tous les plateaux de télés branchés sur cet événement ont sorti le grand jeu en matière de consulting, d'analyses, de reportages et autres décorticages des rencontres. L'Entv, pour sa part, et pour ne pas rester en rade, a consacré un plateau spécial à cette CAN-2008 à l'occasion de l'émission hebdomadaire qu'anime Hafid Derradji qui, pour les besoins de son plateau, a invité deux personnalités de notre football : Lakhdar Belloumi et Noureddine Saâdi. Deux personnages qui ne sont plus à présenter, mais dont la particularité est qu'ils ont la franchise du discours à fleur de peau. Chacun à sa façon, Belloumi, le seul Ballon d'Or du football algérien, et Saâdi, l'un du trio des entraîneurs qui ont gagné l'unique Coupe d'Afrique des nations pour notre pays, se sont longuement exprimés sur la situation et la régression de notre sport Roi. Sur pratiquement tous les sujets abordés, les avis, toujours utiles et instructifs, du duo Saâdi-Belloumi convergeaient vers le même constat : notre football est profondément malade et sa sortie du coma n'est pas pour demain, et qu'elle reste conditionnée par un retour vers le travail de base, la formation. C'est le seul prix à payer pour espérer revoir des joueurs qui se rapprocheraient des modèles anciens que sont les Belloumi, Madjer, Bensaoula, Assad et autres Merzekane. La FAF semble s'y atteler avec le lancement du programme Schnittger et d'autres centres, comme le club du Paradou qui a lancé sa propre académie, le reste est une question de temps. On parle d'horizons 2012 et 2014 pour commencer à voir les premiers bourgeons de nos futurs «bons» footballeurs fleurir. En attendant ces années bénies et tant espérées, on reste sous l'emprise de la CAN, tout en s'interrogeant sur les dessous de cette affaire Belloumi qui empêche notre Ballon d'Or de quitter le territoire national, à cause d'un avis d'arrêt international d'Interpol pour un incident qui remonte à l'année 1989, et d'aller chercher une consécration offerte par la CAF pour l'ensemble de sa carrière. Lors de l'émission de Derradji, Saâdi a fait des révélations de poids en indiquant que Belloumi était innocent et que c'était un autre joueur, dont on a tu l'identité, qui aurait jeté le verre en verre qui a gravement blessé un citoyen égyptien après le retour de l'équipe à son hôtel. Et même si cette affaire n'avait rien à voir avec la CAN puisque le match Egypte -Algérie concernait les éliminatoires du Mondial-1990, l'ambiance dans laquelle nous ont plongés les deux invités de Stades du monde nous a fait rappeler les belles épopées des Verts lorsqu'ils écumaient les terrains d'Afrique, surtout lors de ce rassemblement des grandes nations du football africain qui nous manque.