Selon les statistiques de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), 1,5 million de commerçants sont actuellement inscrits au registre du commerce dont 120 chefs d'entreprise femmes. Toutefois, a assuré, hier, lors d'une conférence de presse, Khedidja Belhadi, présidente de l'association Ame (Association des Algériennes Managers et Entrepreneurs), ce chiffre ne représente pas vraiment le nombre exact des femmes chefs d'entreprise. «Parmi les 120 inscrites au registre du commerce, figurent des prête-noms. Il y a des entreprises qui sont enregistrées sous le nom de femmes, mais sont gérées soit par leurs maris, leurs frères ou leurs pères. Ce qui signifie que nous n'avons pas encore un chiffre précis du nombre total des chefs d'entreprise femmes en Algérie, surtout à l'intérieur du pays où il y a plus d'artisanes que des femmes chefs d'entreprise. Mais nous savons que leur taux de dépasse pas les 03%», indique-t-elle. D'où l'initiative, fait-elle savoir, prise en partenariat avec l'association catalane des chefs d'entreprise Fidem avec laquelle elle a signé une convention en janvier 2011, portant sur la formation de futurs entrepreneurs et managers femmes algériennes. «Notre programme consiste à offrir aux étudiantes des formations portant sur la création des entreprises. Nous avons commencé au mois de juin dernier avec la formation de 300 étudiantes de l'université de Bab Ezzouar et de l'université d'Oran. Ensuite, nous avons sélectionné une dizaine d'étudiantes porteuses de projets, cinq de l'université de Bab Ezzouar et cinq de l'université d'Oran, pour bénéficier d'une formation professionnelle à l'Université IDEC, en Espagne et ce, du 12 au 17 septembre. En contre-partie de cette formation, une délégation de femmes chefs d'entreprise catalanes sera à Alger, le 28 octobre, pour d'éventuels partenariats avec leurs homologues algériennes. Nous comptons renouveler ce genre de formations plusieurs fois par an», dit-elle en soulignant leur intention de suivre et d'orienter les porteuses de projets jusqu'à la création définitive de leurs entreprises. «Nous leur avons déjà pris rendez-vous avec la direction de l'industrie et de la PME», précise-t-elle. Par ailleurs, les porteuses de projets affirment, pour leur part, que les investisseurs espagnols se sont montrés très intéressés par leurs travaux et envisagent même des partenariat avec elles en Algérie, dans les domaines, notamment des énergies renouvelables, du paramédical, de la chimie et du sport. Dans le même contexte, la première responsable de l'association Ame a annoncé la signature, au mois de mai passé, d'une convention avec la Chambre de constructeurs bulgares dans le but de développer des projets dans les marchés algérien et bulgare. «Mais cela ne concerne pas seulement les chefs d'entreprise femmes, mais hommes également. Nous sommes d'ailleurs convié à signer un accord avec les femmes chefs d'entreprise bulgares lors du forum algéro-bulgare qui va se tenir au mois de novembre à Sofia», conclut-elle.