La Confédération des industriels et opérateurs algériens (CIPA) prendra part à la prochaine tripartite en dépit des pressions qu'a subies son président pour le boycott, a précisé à Horizons Abdelwahab Ziani, vice-président de cette organisation patronale. Le président, Abdelaziz Mehenni, a reçu hier une invitation officielle pour y participer, a ajouté M. Ziani au téléphone. En effet, dans un communiqué rendu public hier, à l'issue de la réunion de son conseil national tenue la veille à Alger, qui s'est terminée tardivement, la CIPA relève que les débats «ont pesé sur le boycott de la prochaine tripartite». «Les griefs des membres de la CIPA ont porté sur l'absence de vision et de stratégie économique, la non-exécution des réformes annoncées depuis plusieurs années pour la PME-PMI», explique-t-on de même source. Suite à la dernière tripartite du 28 mai dernier, les préoccupations des opérateurs membres de cette organisation patronale portent sur «le dossier de rééchelonnement des dettes des entreprises en difficultés «géré par les mêmes». Un dossier qui parait mal engagé, du fait de «l'absence de concertation et de consultation des partenaires sociaux», selon les termes de la CIPA. Désemparés, les opérateurs lancent un cri d'alarme unanime devant l'invasion de l'économie de bazar, l'informel, l'importation et la contrefaçon à grande échelle, substitués à l'économie nationale de production par la revente de produits finis en l'état, au détriment de l'outil de production, souligne-t-on de même source. Pour eux, «l'entreprise de production est noyée sous l'emprise d'une bureaucratie omniprésente, plus de fiscalité et de parafiscalité pénalisante et paralysante» et «le laxisme au niveau du contrôle des importations de biens de consommation se fait au détriment de la création des postes d'emploi et de la production nationale. (…) Ils exigent l'arrêt de l'importation du chômage et (…) Ils appellent à «la mise en place de meilleures mesures et mécanismes fermes par l'administration sur ce genre d'importations. Les chefs d'entreprises de la CIPA ne s'opposent pas à l'amélioration du pouvoir d'achat et la revalorisation des salaires et retraite. Enfin, la CIPA soutient «le retrait de l'IRG (Impôt sur le revenu global)» sur les salaires.