Abdelwaheb Ziani, vice-président de la Cipa. La moitié des membres de la Cipa ont appelé, hier, à Alger, à boycotter la prochaine tripartite lors de la réunion de son conseil national en raison des insatisfactions portant, notamment sur le rééchelonnement des dettes des entreprises, la levée du crédoc appliquée tardivement, et autres accords non appliqués jusque-là, selon le vice-président de la Confédération des industriels et producteurs algériens (Cipa) et président de la fédération de l'agro-alimentaire, Abdelwaheb Ziani. Contacté, M. Ziani a affirmé, que «la réunion se poursuivait et 50% des membres du conseil ont appelé au boycot de la tripartite alors que les autres étaient contre». Le jeu est donc serré, mais finalement, «c'est au président de trancher» car «il n'y a pas de consensus sur la question», a-t-il signalé. M. Ziani a noté que «la réunion risquerait de se poursuivre jusqu'à demain». Cet appel au boycot est motivé, selon lui, par la non-application de certains accords de la dernière tripartite, tenue le 28 mai dernier, notamment celui du rééchelonnement des dettes des entreprises, pour laquelle la Cipa n'a pas été conviée aux discussions avec les banques. Pour rappel, plusieurs commissions chargées de traiter les dossiers d'aides aux PME ont été mises en place. S'agissant des autres aides accordées dans le cadre de la tripartite, elles consistent en l'effacement des agios et la prise en charge des intérêts intercalaires des entreprises. A partir du 1er août, les banques étaient censées entamer le traitement des dossiers du rééchelonnement des dettes des petites et moyennes entreprises (PME) productives. Les industriels et producteurs membres de la Confédération ne comprennent pas pourquoi, selon son vice-président, «les dettes des entreprises privées n'ont pas été prises en charge au même titre que celles du secteur publique». De plus, pour le rééchelonnement des dettes des entreprises, «les banques procèdent au cas par cas», a-t-il souligné. «Pour la partie fiscale, nous avons été conviés, mais pour la partie bancaire, nous n'avons pas été invités et l'Abef (Association des banques et établissements financiers) a fait une proposition pour finalement étudier les dossiers au cas par cas». Il est à rappeler que le dispositif est destiné aux entreprises de production de biens et services qui enregistrent un niveau d'endettement à l'origine de difficultés de remboursement. Pour en bénéficier, les entreprises doivent être viables et afficher une volonté de rééchelonner leurs dettes, selon une note, diffusée par la presse, émanant de l'Abef qui précise que trois types de créances ont été ainsi définis : les créances à problème potentiel, les créances très risquées et les créances compromises. Parmi les conditions fixées pour bénéficier du rééchelonnement, figurent la non- distribution des dividendes pendant la période de rééchelonnement fixée à 10 ans, un taux inférieur à 6,5% du taux de rééchelonnement appliqué aux dettes éligibles. L'entreprise candidate doit s'engager à ne pas investir sans l'accord de la banque et formuler une demande avant le 31 décembre 2011. Sur ce dernier point, le porte-parole de la Cipa a indiqué que ce délai demeure «insuffisant». Selon la réglementation de la Banque d'Algérie, les créances classées, objet d'un rééchelonnement dans le cadre du soutien financier consenti par l'Etat aux PME confrontées à des difficultés de remboursement, sont celles constatées à fin avril 2011, nettes des intérêts non recouvrées. Elles sont plus d'une centaine d'entreprises endettées membres de la Cipa sur un total de 600 entreprises étranglées par les créances, a fait savoir M. Ziani.