Comme rapporté dans une de nos éditions, le RCD avait prononcé la suspension de deux de ses cadres et élus, MM. Boudarène (député) et Aoudj (élu APW) pour des raisons liées à leur «indiscipline et leur déviation des orientations du parti». Aoudj Mohand Akli n'a pas tardé à riposter par une déclaration rendue publique. Après un long réquisitoire quant aux motivations qui ont poussé son parti à le suspendre et avant d'annoncer sa démission du parti, il a mis l'accent sur ce qu'il qualifie de «véritables raisons de sa suspension» qui, selon lui, sont à trouver ailleurs que dans les griefs formulés par son parti, notamment son «accointance avec l'administration». Ainsi, pour lui, les raisons de cette suspension sont à chercher dans la «dénonciation des dysfonctionnements internes du parti», reflétés par les déclarations publiques du bureau régional en opposition totale avec les positions des élus de l'APW. Il ajoutera : «J'ai refusé de cautionner tout en dénonçant la fraude électorale lors des primaires organisées par le RCD à Tizi Ouzou pour la désignation de M. Ikarbane comme membre du Conseil de la Nation». Selon Aoudj, des membres de l'exécutif du RCD ont agi activement pour écarter tous les concurrents potentiels capables de battre «leur cheval de course». «J'ai moi-même subi des injonctions et menaces d'exclusion pour soi-disant trahison et accointances avec l'administration, ce qui m'a amené à retirer ma candidature à la veille de l'élection et de dénoncer les conditions malsaines et déloyales d'organisation des primaires», dira-t-il. Il poussera plus loin encore sa dénonciation : «A chaque fois qu'une voix s'élève pour s'exprimer librement sur des questions fondamentales qui concernent notre parti RCD, elle est aussitôt réduite au silence en accusant son auteur soit d'être un agent du DRS, soit de corrompu par le pouvoir, soit d'intelligence avec l'ennemi ou, comme c'est mon cas, de harki de l'administration».