Le président de la République, qui assiste aux travaux du 21e sommet des pays membres du Comité chargé de la mise en œuvre du Nepad, qui se tiennent à Syrte en Libye, a, dans son intervention, affirmé «que la feuille de route établie lors du sommet (Nepad) d'Alger en 2007 a permis de transcender les difficultés susceptibles de contrarier l'intégration du Nepad au sein de l'Union africaine attendue par l'ensemble de la famille africaine». Evoquant les développements enregistrés, il s'est dit «convaincu» que la création de la nouvelle structure du Nepad et son intégration dans l'UA permettront «d'asseoir une complémentarité effective dans les missions et actions de l'ensemble des structures de l'UA, au service de l'objectif commun du développement économique et social de l'Afrique et de son intégration. À la séance d'ouverture, le président de l'Union africaine, le leader libyen, Maâmar El Gueddafi avait formulé le vœu de voir le Nepad intégrer la nouvelle autorité de l'UA. Sa proposition sera soumise au débat du sommet de l'UA qui s'ouvre ce matin. Le Guide de la révolution libyenne a indiqué que l'Union africaine bénéficiera ainsi de l'expérience acquise par le Nepad. Par ailleurs, le président du Comité de mise en œuvre du Nepad, l'Ethiopien Meles Zenaoui, a exhorté les pays membres à «relever le défi et se mobiliser pour faire face à la crise économique et financière mondiale qui touche l'Afrique», appelant aussi à «accélérer le processus d'intégration du Nepad au sein de l'UA». De son côté, le président de la Commission de l'UA, M. Jean Ping, a soutenu cette proposition, précisant que ce comité «demeure un programme mais pas un organe». L'AFRIQUE DOIT RÉSOUDRE ELLE-MÊME SES PROBLÈMES L'évolution de la situation en Afrique en matière de paix et de sécurité ne sera pas oubliée. Un rapport annuel recensant les développements depuis le 12e sommet de l'UA de février 2009 à Addis-Abeba, sera présentée à la Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement. «Nous y reflétons, les situations positives, stationnaires et celles qui nous inspirent davantage d'inquiétude», a expliqué le commissaire à la paix et la sécurité de l'UA, M. Ramtane Lamamra. Evoquant les «évolutions positives», il a cité «le retour à l'ordre constitutionnel en Mauritanie par des voies pacifiques, démocratiques et consensuelles, par les Mauritaniens eux-mêmes, avec l'aide de l'Afrique et de la communauté internationale». «Nous poursuivrons nos efforts sur ce terrain en ce qui concerne la Guinée et Madagascar, car nous espérons, avec le succès enregistré en Mauritanie, qu'il sera possible de réaliser des avancées significatives dans nos efforts tendant à la restauration de l'ordre constitutionnel dans ces deux pays», a-t-il ajouté. Pour ce qui est des foyers de tensions et des crises, la situation dans la zone des Grands-Lacs connaît une «évolution assez significative» vers l'apaisement, selon lui, notamment avec les accords établis entre le gouvernement de la RDC et, d'un côté, le Rwanda et, de l'autre, l'Ouganda. Il a ainsi estimé qu'il s'agit-là d'une démarche «très satisfaisante» dans le domaine des règlements des conflits par la prise en charge par les pays concernés eux-mêmes des conditions d'une sécurité. S'agissant des situations de post-conflits, le commissaire à la paix et la sécurité de l'UA estime avoir enregistré en Côte d'Ivoire une «évolution» vers l'élection présidentielle. Il a enfin annoncé que la Guinée et Madagascar ne participeront pas au sommet de l'UA. La Mauritanie pourrait être invitée à reprendre sa place au sein de l'UA. M. Lamamra a indiqué qu'il n'y a pas de «danger imminent» de désastre humanitaire au Darfour, « et pas d'évolution significative du processus de paix, même si les efforts se poursuivent toujours». «Avec le médiateur de l'UA et de l'ONU, nous ne baisserons pas les bras et nous continuerons à œuvrer dans le sens de la relance des processus de négociations devant aboutir bien que le terrain soit miné par le procureur de la CPI, nous occasionnant, de ce fait, des difficultés sur le chemin de la solution pacifique de la crise soudanaise», a-t-il assuré. BOUTEFLIKA POUR LA RÉCONCILIATION DES SOMALIENS La Somalie est un sujet de «grave préoccupation», notamment avec une «montée en puissance» de l'action des insurgés soutenus, a-t-il dit, de l'extérieur avec de plus en plus de combattants étrangers dans les rangs du Shebab et du Hizb islami. «Le gouvernement (somalien) réorganise ses forces avec l'appui de la communauté internationale et nous estimons que les chefs d'Etat, lors du sommet, pourront nous donner des orientations très claires et importantes quant à la suite des événements», a ajouté M. Lamamra. Il a relevé que l'AMISOM effectue un travail «remarquable» à Mogadiscio. Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika d'ailleurs a réitéré le soutien de l'Algérie au processus de réconciliation nationale engagé par le président somalien en faveur du rétablissement de la sécurité et de la paix dans ce pays. Dans un message adressé au président Cheikh Sharif Cheikh Ahmed, à l'occasion de la célébration de la fête nationale de son pays, le président de la République écrit : «Je saisis cette occasion pour vous réitérer le soutien de l'Algérie au processus de réconciliation nationale que vous avez engagé pour le rétablissement de la sécurité et de la paix en Somalie».