C'est à bon droit qu'il pourrait prétendre s'être consacré toujours au cyclisme qu'il a à fleur de peau depuis sa tendre enfance. Allam Samir - c'est de lui qu'il s'agit - compte parmi les plus brillants techniciens algériens de la discipline. S'il se dit satisfait du travail accompli et des résultats enregistrés par ses jeunes éléments, il n'en parle pas moins avec un certain désappointement des problèmes rencontrés. Il le fait savoir dans cet entretien : Quel bilan dressez-vous jusque-là ? Au WB Ain Benian, j'ai pu réaliser un travail somme toute appréciable avec à la clé, l'émergence de cinq juniors retenus en équipe nationale. Il s'agit de Karim Hadj Bouzit, Karim Slimani, Abdenour Yahmi, Abdelaziz Yahmi et Billal Amari. Ces derniers, qui malgré certaines difficultés liés notamment à la surcharge du travail scolaire, font preuve de beaucoup de sérieux et d'abnégation à l'entraînement. Ils prendront part à la fin du mois en cours au championnats arabe prévu à Qatar. A l'heure actuelle, ils sont en préparation sous la direction de l'entraîneur Slimane Sadouki. Au niveau national maintenant ? En tant qu'entraîneur national seniors filles, je peux m'enorgueillir d'avoir réussi en un temps très court un bilan des plus positif. Aux championnats arabes en Syrie, Houda Belmadani a remporté une méritoire médaille d'or en contre-la-montre individuel avec de surcroit un record avec une moyenne de 40,785 km/h. En course contre-la-montre par équipe, notre équipe féminine a pu enlever la médaille de bronze grâce à Houda Belmadani, Nesrine Chekkal, Zohra Seddik et Amina Gherbouche. Je préciserai qu'avec la présence de Imadali, indisponible en raison des études, le classement de nos filles aurait pu être meilleur. Au rayon individuel, Houda Belmadani a réussi à se classer à une honorable 1re place sur un parcours au profil difficile et très vallonné de 42 km. Quels sont les objectifs de la saison ? La coupe arabe seniors filles sur route prévue sur 4 étapes (endurance) du 29 octobre au 5 novembre 2009 à Tunis et les championnats arabes sur piste (force) qui auront lieu aux Emirats arabes unies en décembre prochains et pour lesquels nous envisageons une belle récolte avec 8 médailles constituent l'essentiel de nos préoccupations majeurs. De nos jours, la pratique cycliste n'est pas une activité de tout repos. Quels sont les principaux problèmes rencontrés ? Il est un problème qui se pose avec une certaine acuité, notamment la pratique féminine. Le manque flagrant d'effectif et d'associations constitue un réel frein à l'évolution du cycliste féminin. Le nombre de pratiquantes à l'échelle nationale se limite, tenez-vous bien, à 45 seulement dont 28 sont localisés au centre du pays. Comment peut-on y remédier ? Pour développer la pratique féminine en Algérie, les responsables doivent exiger aux clubs la création des écoles et équipes féminines. On croit que le cyclisme algérien est en bute à d'autres problèmes devenus hélas récurrents. Le confirmez-vous ? Il n'y a pratiquement pas de pistes cyclables, ce qui cause un danger permanent pour nos cycliste qui utilisent les routes et autoroutes et s'exposent quotidiennement à de graves accidents. Je saisis ici l'opportunité qui m'est offerte pour lancer un appel au ministère des Travaux publics qui peut nous régler le problème avec la création de quelques pistes cyclables. Pour la petite histoire, je vous raconte cette anecdote : lors d'un entraînement sur une de nos autoroutes, un policier arrête l'ensemble du groupe de cyclistes que je dirigeais et menace de nous crever les roues car, disait-il, la circulation est interdite sur une route à grande circulation. Il avait certainement raison car le danger était réel. Mais où s'entraîner alors…? Pour conclure ? Le cyclisme national doit être fortement soutenu par les responsables du mouvement sportif national. Il faut instaurer une vraie réflexion qui déboucherait sur une grande pratique de masse, car le cyclisme est un sport complet, un loisir, un moyen de locomotion non polluant qui préserve l'environnement et qui pourrait soulager la circulation. Aussi, il y a lieu d'encourager la pratique cycliste en milieu scolaire et la création de parking à vélos au sein même des établissements. En somme, le vélo peut devenir une réelle salubrité publique.