C'est une vision saine et pertinente, à la fois. Saine parce que, au plan économique, le plan de charges des entreprises du secteur - qui sont nombreuses en Algérie à appréhender une certaine fragilité - aura des incidences sur tout le circuit, sans répercussions inflationnistes comme il est courant lors de la création d'emplois. Economique, ensuite, parce que le marché du bâtiment, lorsqu'il est en pleine dynamique, est à même de susciter des investissements dans les PME versées dans es matériaux de construction, la menuiserie, le secteur tertiaire... C'est ce qu'on appelle, dans le jargon économique, par induction, les actions à effets multiplicateurs. Inutile de rappeler une citation célèbre qui veut que «quand le bâtiment va, tout va...». De plus, le bâtiment, la construction de routes, en un mot, les diverses infrastructures offrent de l'emploi à tout un chacun et plus particulièrement en milieu rural où le chomage qui sévit pousse à l'exode avec toutes ses conséquences. De tels programmes qui, généralement, s'étalent sur plusieurs années, sont la meilleure prise en charge sociale dans une optique de stabilisation des populations et d'équité en matière de redistribution des richesses. Le gouvernement a pris conscience dans sa politique de résorption du chômage qu'il y a quatre secteurs susceptibles de répondre à ses prévisions et qui seront mis à contribution dans son plan d'action 2014-2010 pour la promotion de l'emploi et la lutte contre le chômage. Ce sont les secteurs de l'agriculture, de l'industrie et bien entendu des services et du bâtiment, des travaux publics et hydrauliques. Le gouvernement a toujours inscrit dans ses priorités la réduction du chômage à 10% à l'horizon 2009-2010 et à moins de 9% pour la période 2011-2013.Il ne fait pas de doute qu'il a pu, à travers ces mesures salutaires, atteindre plusieurs objectifs : résorber le chomage, atténuer la crise du logement et la spéculation qui s'en est suivie et mettre les ressources dites «oisives» dans le circuit financier au service de l'appareil productif. L'argent, faute d'un emploi vraiment rémunérateur en termes de croissance économique, a été orienté, à tort, ces derniers temps, moyennant des formules d'incitations à la consommation agressives vers l'importation. Le tir est donc rectifié, faisant de chaque sou consommé, une utilisation qui aura des retombées intra muros, dans la mesure du possible, et avant tout, sur toute l'économie du pays. Il est vrai que le volume et la qualité des programmes ancés il y a quelques années, comme l'autoroute est-ouest, les barrages, le rail...ont nécessité un apport de main-d'œuvre spécialisée de l'étranger en raison d'un déficit de qualification. Mais depuis, le secteur de la formation professionnelle a dû pallier ce manque à travers l'ouverture et l'encouragement aux spécialités du bâtiment, telles la peinture, la plomberie…