Photo: Fouad S. Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a rappelé mardi à Addis-Abeba, à propos de la problématique des changements climatiques, l'obligation des pays industrialisés d'honorer leurs engagements de réduire les gaz à effet de serre. «Nul besoin de rappeler qu'il est de l'obligation des pays industrialisés d'honorer leurs engagements et de faire des propositions concrètes et ambitieuses pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre (...), a souligné le chef de l'Etat dans un discours lu en son nom, par le ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme, M. Cherif Rahmani, lors de la réunion des chefs d'Etat et de gouvernement du Comité des dix de l'Union africaine (UA) sur les changements climatiques. Le président Bouteflika a rappelé également les engagements des dirigeants africains pris en janvier 2007, à intégrer la question des changements climatiques dans les stratégies et programmes nationaux de développement, et ce «en raison de la vulnérabilité de l'Afrique et de moyens pour faire face à leurs «effets néfastes». Pour le chef de l'Etat, l'adaptation de l'Afrique aux effets des changements climatiques demeure l'une de ses priorités et «ne saurait, par conséquent, se réaliser sans un appui financier adéquat, additionnel, prévisible, durable et devant provenir pour l'essentiel du secteur public», outre le renforcement des capacités et l'accès des pays africains aux technologies d'adaptation. «Cette revendication de l'Afrique, fondée sur une compensation environnementale équitable, est pleinement justifiée, en raison de la perte des ressources environnementales, économiques et sociales de notre continent dont sont responsables les pays industrialisés», a-t-il souligné. Sur la présidence par l'Algérie du groupe africain dans ce domaine, le Président Bouteflika a estimé qu'elle a apporté sa contribution pour «la formulation d'une position africaine commune», ajoutant que cette contribution avait culminé avec l'organisation de la Conférence d'Alger en novembre 2008. «Cette position commune, a-t-il dit, a été un point d'ancrage nécessitant d'autres enrichissements, approuvés par le sommet de l'Union africaine», affirmant qu'une telle contribution «a favorisé le consensus sur les plus importantes questions à l'ordre du jour des négociations, mais d'autres parachèvements restent à construire pour maintenir et consolider l'unité de l'Afrique afin de mieux affronter les échéances à venir». Le chef de l'Etat, qui «se réjouit» de la stratégie de négociations dont s'est dotée l'Afrique pour le sommet de Copenhague de décembre prochain, a fait savoir que l'Afrique «devrait rester vigilante quant aux éventuelles modifications des mandats des processus actuels des négociations» pour l'avenir et met en garde, en outre, contre «toute différenciation» au sein des pays en développement allant à l'encontre de la catégorisation actuelle de la convention. Le Président Bouteflika s'est dit «convaincu» qu'à l'instar de la réforme des Nations unies et la formulation et l'adoption de la décision d'Ezulwini (à travers lequel le continent revendique deux sièges permanents avec droit de veto et deux sièges non-permanents sur la base de la rotation, Ndlr), l'Afrique «doit préserver son identité et aller à Copenhague forte d'une position commune similaire qui reflète sa propre vision et des intérêts intrinsèques». Il réaffirme également «la nécessité d'une consolidation de la représentation et du renforcement des capacités de l'Afrique dans le processus de négociations en cours et à venir, en vue d'atteindre les objectifs que notre organisation s'est fixée pour le développement durable de l'Afrique».