Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a appelé, mercredi à Alger, les participants à la Conférence africaine des ministres de l'Environnement sur les changements climatiques pour l'après-2012, qui se tient à Alger durant deux jours, à une lutte commune pour un futur commun du continent africain en matière de protection de l'environnement. "La lutte commune pour sauver notre futur commun n'est pas seulement une question de solidarité financière", a indiqué le président de la République, dans un message lu en son nom par le ministre d'Etat, représentant personnel du chef de l'Etat, Abdelaziz Belkhadem, à l'ouverture de cette conférence, précisant que "c'est aussi une question de fraternité entre les peuples et les cultures". Le chef de l'Etat a affirmé que "c'est cette vision renouvelée que l'Afrique tentera de faire partager à Copenhague", où se tiendra la 15e Conférence mondiale sur les changements climatiques. Il a estimé que "l'amélioration de la prise en charge de décision nécessitera l'amélioration de la coordination et l'approfondissement du dialogue aux fins de mieux gérer les biens environnementaux communs, aux niveaux régional et international". Le président Bouteflika a souligné, dans le même sillage, que "l'Afrique est un continent vulnérable au changement climatique, représentant 14% de la population mondiale, l'Afrique n'a pas contribué historiquement au changement climatique et n'est responsable que de 3,5% des émissions mondiales. Avec ses ressources forestières (17 % du patrimoine mondial), elle constitue de fait un puits net. Elle n'en est pas moins le continent le plus affecté et le plus vulnérable au changement climatique". Le chef de l'Etat a rappelé, dans son allocution, que "le rapport sur l'impact du changement climatique en Afrique émanant du secrétariat de la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique est éloquent à ce sujet", a-t-il noté, en rappelant également que "la température moyenne a déjà augmenté de 0,7°C au cours du 20e siècle et les prévisions du scénario moyen sont alarmantes". Le président Bouteflika a démontré aux participants que l'Afrique a fait le choix du développement durable, et ce, "en adoptant les deux principaux instruments légaux internationaux visant à stabiliser, voire réduire substantiellement les émissions des gaz à effet de serre : la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques et le protocole de Kyoto qui contient des dispositions légalement contraignantes pour les pays développés en matière de réduction d'émission de gaz à effet de serre". A propos des moyens financiers attribués à l'Afrique, le chef de l'Etat a indiqué que "les financements pour assister les pays du tiers-monde et notamment l'Afrique pour entreprendre des plans d'adaptation et/ou d'atténuation sont peu satisfaisants, tant sur le niveau de leur mobilisation que sur les modalités d'accès". De plus, a-t-il ajouté "les questions attenantes aux transferts de technologies n'ont toujours pas trouvé de réponses adéquates". Toutefois, il a relevé le fait que "les pays d'Afrique ont insuffisamment renforcé leurs capacités institutionnelles pour développer leurs capacités de négociation et d'élaboration de projets en nombre suffisant,tant au niveau national que sub-régional et régional avec la qualité nécessaire pour mettre la communauté des bailleurs de fonds devant ses responsabilités". Aujourd'hui, "l'Afrique est prête à réagir" et "en témoigne la décision sur le changement climatique et le développement souscrite par les chefs d'Etat et le gouvernement de l'Union africaine réunis lors de la 8e session ordinaire de leur assemblée à Addis Abéba les 29 et 30 janvier 2007". Préfigurant le plan d'action de Bali, et se référant aux engagements stipulés dans la Convention-cadre et le protocole de Kyoto, soulignant "les effets dangereux du changement climatique sur le bien-être des pays, les écosystèmes et le progrès socioéconomique ; la décision d'Addis Abéba constitue un appel pressant aux pays développés pour respecter et renforcer leur engagements en matière de réduction d'émission de gaz à effet de serre, stimuler le marché du carbone, soutenir en Afrique des programmes d'adaptation et coopérer plus largement en matière de recherche-développement et de transfert de technologies". "L'Afrique a progressé dans l'élaboration de ses propositions et elle est à même de formuler dans les meilleurs délais une position commune", a-t-il conclu.