Jeudi dernier au soir à la salle Ibn Zaydoun à Riad El-wwFeth, le public algérois a manqué un rendez vous culturel. Puisque accaparé par un autre spectacle d'une autre envergure, la parade du onze national dans les rues d'Alger venu ravir la vedette au spectacle chorégraphique de danse contemporaine « corpus allégorique» interprété par trois artistes de trois compagnies de danse. Ahmed Khemiss, Samir Hachichi et Dalila Bellaza. Cette manifestation est initiée par l'agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC). Trois univers différents, esthétiques multiples, une sonorisation savamment recherchée exécutée par un musicien de oûd. Une approche plus intimiste du corps, un travail centré sur l'intériorité moins sur le physique. Un réel travail corporel de gestes et de mouvements d'un art consommé, s'inspirant de différents courants de danse. Le spectacle présente une variété de costumes colorés, des numéros de danse créatifs, des chants vibrants, des performances musicales. Des décors somptueux et une chorégraphie à couper le souffle. Mêlant plusieurs danses, une sorte de fusion de danse contemporaine (orientale, hip hop…).Le rythme dans la peau. C'est dans la conscience de cette alternance, que chacun a trouvé son rythme. L'objectif, selon Nacera Bellaza, chorégraphe et responsable de la compagnie Bellaza « est de promouvoir l'art chorégraphique en Algérie ». Avant d'enchaîner « Pour danser, il faut écouter, mémoriser, faire des choix. Ce genre de spectacle qui développe la concentration, permet l'acquisition d'un vocabulaire lié à l'espace. En créant des liens entre les activités physiques et, notamment en passant de la scène au plan, développant des compétences essentielles ». Pour cette chorégraphe, « Danser revient à s'interroger sur l'Homme, l'existence, la place de l'Homme et surtout comment arriver à vivre ensemble avec nos différences, à construire un monde nouveau avec énergie et confiance ». Une chose est sûre, certains spectateurs présents ne sont pas repartis déçus, les commentaires très enthousiastes pleuvant littéralement après la représentation. «Je pense que c'est magnifiquement arrangé. Les costumes, les couleurs et la chorégraphie», a confié Hafida, jeune dessinatrice sur soie à Alger. En projets, la compagnie Bellaza ambitionne d'ici le semestre prochain d'organiser une autre programmation en arts contemporain et traditionnel, qui aura une dimension maghrébine et internationale visant à échanger et acquérir plus d'expériences dans le domaine de la chorégraphie.