Le titre de cet article-constat n'est pas de votre serviteur. « Bouteflika a inscrit le but historique », a fusé de la poitrine gonflée de Khaled, un supporter. Khaled, « chef » du groupe d'El Eulma, venu au Caire et qui a continué son combat à Khartoum. Cette même sentence, nous l'avions vécue en chœur dans l'avion du retour du Caire (mercredi après la fin du match qui venait de se terminer en « apothéose pour les Verts à Khartoum). « Bouteflika marcalhoum », se répand de la cabine de pilotage à l'arrière de l'A.330. Il fallait vivre la solitude, l'angoisse, la peur et le danger post-match du Caire pour apprécier à sa juste valeur la décision salutaire de Bouteflika qui a permis la délivrance des supporters et le triomphe de la bande à Saâdane qui, à l'entrée sur la pelouse du stade de Khartoum, ne faisaient pas de différence avec l'ambiance de…Blida ! Un décor paralysant l'équipe de Shehata. A cinq heures du coup d'envoi de ce capital Egypte-Algérie à Khartoum, l'ambiance dans les rues des grands centres du Caire que nous avions traversés pour rejoindre l'aéroport du Caire semblait passer de l'euphorie à l'aphasie en s'apercevant quelles gradins des Egyptiens à Khartoum étaient bien vides par rapport au flux des Algériens. Al ‘aéroport, le même constat. L'appel-ordre du président de la République touche son but. Dans les journaux et sur les chaines télés égyptiens, la mobilisation algérienne et la décision de Bouteflika sont disséquées dans tous les sens de la convenance égyptienne, c'est-à-dire la médisance, la haine et… Pourquoi décrire une « nature » qu'on connaît « d'eux » depuis toujours. Passons. Revenons à ce fameux mercredi 18 qui a vu une délégation algérienne (2 journalistes d'Horizons et des familles algériennes et étudiants ayant décidé de passer l'Aïd en Algérie pour éviter les lendemains cairotes de la défaite) privée de télévision et de tout contact, même des magasins free-shop. Les micros portable ont servi pour suivre 30 minutes du match avec de prendre place dans l'avion. L'ambiance est pesante avant que ce silence « imposée » ne se déchire à l'annonce par le commandant de bord Benachi du but de Antar Yahya. Les visages fatigués s'illuminent. Les voix retrouvent leurs décibels. L'appareil que pilotent Beanchi et Lafifi se transforme en tribune. « Belaâkel y a ouladi », supplie une vieille qui lance un youyou pour vaincre sa peur. La deuxième mi-temps est longue pour des algériens à 8000 mètres d'altitude entre Tripoli et Tunis le tract touche tout le monde. Le suspense est à couper à la scie. A 10 minutes d la fin, tous les passagers, enfin presque, bloquent leurs mâchoires devant leurs plateaux du dîner. On prie. Ouf ! Un passager actionne son DVD d'où fuse Kassaman repris en chœur et en pleurs. « Nous sommes venus vaincre, on a vaincu ». La décision du président s'apparente à une passe décisive quelles Verts te leurs supporters ont posé dans le pied fulgurant de Antar Yahia.