Photo : Makine F. Une délégation de l'Assemblée parlementaire de l'Otan séjourne depuis hier à Alger dans le cadre d'une visite de travail et de débats interparlementaires. Quatre jours durant, les parlementaires des pays membres débattront de thèmes ayant trait à la sécurité alimentaire, l'énergie et les migrations. La première journée fut marquée par l'intervention du président de l'APN, Abdelaziz Ziari, du président de la commission économique et de sécurité de l'Otan, Hugh Bailey ainsi que Vahit Erdem, président du groupe spécial Méditerranée Moyen-Orient de l'Otan. M. Ziari a affirmé être convaincu que cette visite, la première du genre, revête un grand intérêt et ouvre la voie à un processus de dialogue que « nous souhaitons inscrire dans la durée et dans une perspective tournée vers le long terme ». « Les mutations profondes affectant les relations internationales, poursuit Ziari, confèrent un rôle spécifique aux parlements, et les élus peuvent promouvoir une meilleure compréhension entre les peuples ». Sur un autre plan, le président de la première chambre a indiqué que le séjour de la délégation parlementaire de l'Otan est une occasion au cours de laquelle seront débattus des thèmes précis, dont l'énergie, l'agriculture et les migrations. M. Ziari a, par ailleurs, estimé que la sécurité alimentaire ou énergétique ne peut être assurée en recourant aux illusions de l'autarcie et de l'autosuffisance, d'où la nécessité de laisser place « à une perception solidaire des relations économiques et commerciales internationales ». Le président de l'APN a regretté le fait que la tentation d'user du rapport de force inégal, qui continue de prévaloir entre le nord et le sud, ne soit pas atténuée. Sur la même lancée, il a fait savoir que la crise de l'énergie, les changements climatiques, la sécurité alimentaire ne peuvent se suffire de solutions partielles, mais doivent être débattus autour de concepts d'interdépendance, de complémentarité et de solidarité. Tout en soulignant l'importance des hydrocarbures dans la stratégie nationale de développement, M. Ziari a rappelé que « l'Algérie prône avec persévérance un dialogue responsable et permanent entre pays exportateurs et pays consommateurs d'énergie ». M. Ziari estime qu'en tant que pays producteur et exportateur de gaz naturel, « nous avons toujours eu comme impératif stratégique la sécurisation de nos débouchés et de nos ressources ». Toutefois, a-t-il observé, «il y a chez certains de nos partenaires de l'Union européenne, une tendance fâcheuse à élaborer des politiques énergétiques sans concertation préalable». «L'ALGÉRIE, UN FOURNISSEUR ÉNERGÉTIQUE TRÈS FIABLE POUR L'EUROPE» S'agissant de la question l'émigration, M. Ziari a estimé que celle-ci doit être traitée dans une perspective globale, en lançant un appel pour « contrecarrer et dénoncer l'exploitation éhontée de cette question humaines à des fins politiques ». Abdelkrim Harchaoui, membre permanent de l'Assemblée parlementaire de l'Otan, a indiqué que l'Algérie prône la paix et la solidarité et n'a jamais eu de visées expansionnistes. La richesse du programme de cette rencontre dénote, a-t-il expliqué, la bonne volonté des deux parties à promouvoir le dialogue politique, le développement, la stabilité et la paix dans le bassin méditerranéen. Pour sa part, Vahit Erdem a souligné qu'il est en Algérie pour discuter des questions intéressant la région, ainsi que des défis à relever, dans le cadre du mécanisme qui permet des rencontres régulières. Hugh Bailey a mis, de son côté, en exergue le rôle que doit jouer l'Algérie dans l'espace méditerranéen, mettant en valeur l'expérience algérienne avec laquelle « nous lient des liens étroits ». M. Bayley a reconnu que l'Algérie « a toujours été un fournisseur et un partenaire énergétique très fiable pour l'Europe ».