Quatre jours nous séparent du 11 décembre, une date gravée à tout jamais dans la mémoire du peuple algérien, car elle rappelle un certain 11 Décembre 1960 où des milliers d'Algériens sont sortis dans les rues d'Alger crier face à la France coloniale : «Algérie algérienne ». A cette occasion, l'association Machaâl El Chahid a organisé, hier au forum d'El Moujahid, une conférence sur cette date historique. Cette conférence a été marquée par la présence d'un nombre important d'acteurs de la guerre de Libération nationale et leurs familles, à l'instar de M. Afir, membre actif du FLN en France et de M. Ouatiki, le frère de la martyre Saliha Ouatiki. Les intervenants ont évoqué les circonstances qui ont entouré ces manifestations. Ce jour du 11 Décembre 1960, hommes, enfants et femmes troquant leurs hayeks contre l'emblème national, sont sortis dans les rues algériennes pour revendiquer leur droit à l'indépendance, suite au discours du président de la Cinquième République De Gaulle, qui exposait le droit du peuple algérien à l'autodétermination. Tous unanimes, les orateurs ont expliqué que c'est le discours du Président français qui était à l'origine de ces manifestations. M. Afir a indiqué qu'après les débordements survenus les 9 et 10 décembre, le FLN a envoyé des émissaires pour organiser les manifestations. Des slogans comme «l'Algérie musulmane» et «Indépendance de l'Algérie», ont été clamés par la peuple algérien, a-t-il ajouté. Dans le même ordre d'idées, le chercheur et historien M. Rkhila a jugé que ces évènements ont été une étape cruciale dans la guerre de libération nationale. D'autre part, les intervenants ont expliqué que la nouvelle politique du président De Gaulle a créé la discorde dans le milieu français. Cette politique qui avait pour but de briser la guerre de Libération nationale a eu l'effet contraire. Les pieds noirs étaient contre idée que l'Algérie soit «algérienne». De son côté, M. Hamouma, auteur du livre «Les enfants de décembre», a relevé l'importance de la solidarité nationale du peuple algérien, en expliquant «qu'il était inadmissible de ne pas rejoindre les habitants du quartier Belcourt agressés par les pieds noirs. Outre ces déclarations, M. Ouatiki, le frère de la martyre a évoqué la tragique mort de sa sœur, tombée après avoir reçu 6 balles de l'armée française et non une, comme l'indiquait le rapport d'autopsie. Par ailleurs, des distinctions ont été attribuées au frère de la martyre Saliha Ouatiki et à M. Selali à la mémoire du petit Meghraoui.