Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a souligné lundi à Alger que la Conférence de Copenhague sur les changements climatiques devrait prendre en considération la position commune africaine. "La conférence de Copenhague devrait prendre en considération la position commune africaine qui traduit une prise de conscience du rôle que notre continent se doit de jouer pour préserver ses droits au développement durable et à la prospérité de ses peuples", a affirmé le chef de l'Etat, dans une allocution lue en son nom par le conseiller à la Présidence de la République, M. Mohamed Ali Boughazi, à l'ouverture de la 3e conférence africaine sur les sciences et les technologies spatiales au service du développement durable. Le président Bouteflika a rappelé, dans ce sens, que le sommet de l'Union africaine (UA), tenu à Syrte (Libye) en juillet 2009, a mis en place un Comité des Dix de l'UA sur les changements climatiques, chargé d'harmoniser la position africaine en prévision du sommet de Copenhague, et qui s'est réuni à Addis-Abeba en septembre 2009. Le président de la République a également rappelé la tenue, en 2007 à Alger, d'un atelier international sur le rôle de l'outil spatial dans l'adaptation de l'Afrique au changement climatique, qui, a-t-il relevé, "a mis en exergue le rôle primordial des données issues des satellites d'observation de la terre et de météorologie". Pour le président de la République, ces outils "permettent d'étendre tout résultat obtenu à un niveau local à une région et d'intégrer en temps réel les effets du changement climatique dans les études de prédictibilité du climat". Concernant cette conférence sur les sciences et les technologies spatiales au service du développement durable, le chef de l'Etat a affirmé qu'elle "offre une nouvelle occasion de nous concerter sur les moyens de renforcer la coopération interafricaine en matière d'intégration de l'outil spatial dans le développement durable de notre continent". L'Algérie s'est inscrite depuis plusieurs années dans cette dynamique et son premier satellite d'observation de la terre "Alsat-1" participe, depuis 2003, au sein d'une constellation internationale de satellites, à la prévention et la gestion des risques naturels à un niveau national, régional et mondial, avec la collaboration des pays propriétaires de ces satellites, a-t-il ajouté. Le président Bouteflika a indiqué qu'en marge de cette conférence un accord sera signé entre l'Afrique du Sud, le Nigeria, le Kenya et l'Algérie relatif à la constellation satellitaire africaine "Africain Ressources Management Constellation" dédiée à la connaissance et la gestion des ressources continentales Le chef de l'Etat a annoncé aussi qu'un accord de coopération pour la mise en place à Alger d'un Bureau d'appui régional pour la gestion des catastrophes et des interventions d'urgence (UN-SPIDER) sera signé entre la Direction générale de la Protection civile de l'Algérie et le Bureau des Affaires spatiales des Nations unies. En outre, il a indiqué que la mise en œuvre du programme spatial algérien à l'horizon 2020 "s'inscrit dans le cadre des conventions et traités internationaux sur l'espace, dont la coordination est assurée par le Comité des Nations unies pour l'utilisation pacifique de l'espace extra-atmosphérique". Le président Bouteflika a rappelé, dans ce cadre, que l'Algérie a accédé en 2002 au statut de membre permanent de ce Comité des Nations unies, grâce, a-t-il souligné, aux efforts déployés aux niveaux national et international autour d'une activité spatiale entièrement consacrée au développement durable, au bien-être des populations et à la prévention des catastrophes naturelles et la gestion de leurs effets. "Depuis, l'Algérie a ratifié la convention sur la responsabilité des Etats, en juin 2006, et celle relative à l'immatriculation des objets dans l'espace extra-atmosphérique, en novembre 2006. L'Algérie a, par ailleurs, assuré la présidence du sous-comité scientifique et technique du Comité des Nations unies pour l'utilisation pacifique de l'espace extra-atmosphérique durant les années 2008 et 2009", a-t-il poursuivi. D'autre part, concernant le processus de développement durable en Afrique, le président de la République a souligné que ce processus "doit s'appuyer sur des outils scientifiques et technologiques susceptibles d'offrir une visibilité optimale à l'ensemble des acteurs concernés et mobilisés dans sa mise en œuvre et dans l'évaluation des résultats obtenus". Après avoir noté que les pays africains sont confrontés à des difficultés liées notamment à l'environnement et au climat, le chef de l'Etat a affirmé que la mise en œuvre du NEPAD "contribue au développement durable de notre continent". Il a estimé, à cet égard, que l'introduction des sciences et technologies spatiales au service du développement durable de l'Afrique est un "facteur essentiel" dont la concrétisation, a-t-il dit, "mettra en harmonie les sciences et technologies spatiales avec les objectifs de connaissance et de gestion rationnelle des ressources naturelles et de rapprochement des Etats et des peuples africains par un renforcement des télécommunications par satellite".