C'est dans la peau de défenseur des pays en développement que s'est présenté le président Abdelaziz Bouteflika, jeudi, au sommet de Copenhague sur les changements climatiques en appelant, dans son intervention, au respect des principes de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques. “La convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques a posé de manière rigoureuse et lucide les principes cardinaux devant diriger l'action internationale en la matière et défini sans équivoque les responsabilités des uns et des autres”, a-t-il soutenu. Et d'enchaîner : “Parmi les principes consacrés par la convention, celui de la responsabilité commune mais différenciée me paraît essentiel.” Et de rappeler aux pays industrialisés leur devoir “d'honorer les engagements auxquels ils ont souscrit au titre de la convention et du protocole en termes de transferts de technologie, de financements et de renforcement des capacités pour venir en aide aux pays les plus vulnérables – et tous les pays en développement le sont - et leur permettre de supporter le fardeau de l'adaptation aux changements climatiques.” “C'est une obligation légale, un devoir de solidarité et une exigence dictée par l'interdépendance, les changements climatiques ne connaissant pas de frontières”, ajoutera-t-il encore. S'il s'est dit contre “un partage injuste de l'espace atmosphérique” qui sera en défaveur des pays en développement, Abdelaziz Bouteflika n'estime pas moins que ceux-ci ont, eux aussi, une responsabilité à assumer. “Les pays en développement, à commencer par l'Afrique, doivent prendre leur part du fardeau dans la lutte contre le réchauffement climatique en introduisant progressivement les énergies nouvelles et renouvelables dans leurs programmes de développement et en adoptant des mesures volontaires d'atténuation et d'adaptation, conditionnées par des transferts adéquats aux plans financier et technologique”, a-t-il expliqué. Après avoir énuméré les efforts entrepris par l'Algérie pour préserver l'environnement, le président Bouteflika a rappelé que la conférence des ministres africains de l'Environnement, tenue en novembre 2008 à Alger, a permis l'élaboration d'une position africaine commune sur les changements climatiques. “Les pays africains ont décidé (…) d'intégrer les changements climatiques dans leurs plans de développement nationaux, sous-régionaux et régionaux. Mais ils ont besoin pour cela du soutien de la communauté internationale”, souligne-t-il. Aussi, le président de la République a tenu à mettre l'accent sur l'importance du sommet de Copenhague. “Cette conférence est historique à plus d'un titre. Après Rio en 1992 et Kyoto en 1997, Copenhague doit être une nouvelle étape pour répondre collectivement aux défis sans précédent posés à l'humanité par les changements climatiques. Historique, elle l'est, malheureusement aussi parce que jamais l'Homme n'a autant menacé par son activité ses écosystèmes, ses ressources et, partant, sa propre survie”.