La raison ? Le Nigeria, qui a connu 8 coups d'Etats militaires, près de 30 ans de régimes militaires, et une brutale guerre civile de 3 ans, n'a pas réglé encore ses rivalités ethniques et religieuses. Le People's Democratic Party (PDP) tiendra aujourd'hui une convention à Abuja, la capitale fédérale du Nigeria. Au menu de cette convention du parti au pouvoir : l'état de santé du président Umaru Yar'adua, qui fait l'objet d'un débat public de plus en plus vif depuis son hospitalisation le 23 novembre dernier, à l'hôpital Roi-Fayçal, à Djeddah pour une péricardite aiguë (affection cardiaque). Un plan de prières pour le président Yar'Adua qui serait selon les rumeurs qui circulent au Nigeria et en Arabie saoudite, dans un coma profond, sera lancé. L'Action Congress (AC) le principal parti d'opposition, se réunira samedi pour discuter de cette question. Ira-t-il jusqu'à s'aligner sur l'alliance qui demande depuis mercredi au chef de l'Etat de passer « du fait de son incapacité à exercer ses fonctions » le témoin à son vice- président, Goodluck Jonathan, un chrétien du Sud, pour achever son mandat et organiser les élections en avril 2011 ou d'autoriser le Conseil exécutif fédéral à voter une résolution permettant au Sénat de faire des investigations sur son état de santé ? Dans un communiqué intitulé : « La santé du président Yar'Adua et l'état de la nation », la coalition fait savoir que l'état de santé du président a affecté sa capacité à exercer ses fonctions. Les proches du président excluent tout départ d'Umaru Yar'Adua ou mise sur pied d'une commission pour juger de la capacité du président à assumer ses fonctions. Ces deux positions expriment une réalité : le Nord musulman n'acceptera que difficilement le repassage du pouvoir au Sud. La raison ? Le Nigeria, le pays le plus peuplé d'Afrique (près de 150 millions d'habitants) qui a connu 8 coups d'Etats militaires, près de 30 ans de régimes militaires, et une brutale guerre civile de 3 ans, n'a pas réglé encore ses rivalités ethniques et religieuses. Les probables candidats à la présidence manœuvrent déjà. L'ancien vice-président nigérian, Atiku Abubakar, le rival malheureux à la présidentielle de 2007, le sous-secrétaire général de l'ONU et nouveau chef de la mission de l'Union africaine (UA) et de l'ONU au Darfour (MINUAD), Ibrahim Gambari et le président de l'Association du barreau nigérian (NBA), Rotimi Akeredolu, revendiquent des élections libres et transparentes en 2011. Olusegun Obasanjo qui a eu du mal à lâcher le pouvoir en 2007 se frotte déjà les mains. Les « nordistes » soupçonnent le « Sudiste » Obasanjo d'avoir jeté sciemment son dévolu sur Yar'Adua, un homme de santé fragile.